Bonjour à toutes et à tous

Ce matin du 06 avril je quitte de bonne heure le confort de ma chambrette au monastère de Qyriat Yearim.

150 Shekel pour la nuit = 37,5 €

Me voilà en route à 7h du matin. En pleine forme avec mon programme dans la tête :

1. prendre un petit déjeuner
2. rejoindre Jérusalem en bus.

C’est simple !

Pas si simple en fait, et bien sûr la journée réserve des surprises.

Après 1h de marche j’arrive au restaurant libanais de la veille.

Ils me reconaissent. Ils dressent une table et y déposent mon petit déjeuner comme celui de la veille, sans un mots de ma part. Voilà un accueil bien chaleureux.

Cela me convient. Très surpris, je m’assois après les salutations d’usage. J’ai faim je n’ai rien mangé depuis hier matin.

Quelques moments plus tard, Rassasié et content je quitte le restaurant pour rejoindre l’arrêt du bus. Sur l’échangeur routier il y en a trois. Je questionne une jeune fille qui attend sous l’un d’eux :
– quel est l’arrêt de bus qui va à Jérusalem ?
– … il n’y a pas de bus aujourd’hui, c’est Shabbat.
– ?! c’est Shabbat ! Mais non, nous sommes vendredi !
– oui mais c’est le dernier jour de Pessah et demain c’est Shabbat : aujourd’hui c’est comme si c’était Shabbat
– Ok merci !

Interloqué je vérifie sur mon téléphone : pas d’ambuiguïté, on est bien vendredi et pas samedi/Shabbat. La jeune fille doit se tromper : il y a certainement des bus.

Je rejoint l’arrêt de bus que j’ai trouvé pour Jérusalem … et j’attends … J’attends … toujours pas de bus …et je réfléchis … et si la jeune fille avait raison ….

Me voilà dans un bel embarras. Je n’envisage pas de rejoindre Jérusalem à pied et par l’autoroute de surcroît.

Dans le doute peut-être serait-il judicieux de faire du stop. Et me voilà le pouce levé comme dans les années 70, au temps des voyages de ma jeunesse.

Peu de temps s’écoule, une voiture s’arrête. Il s’agit d’une conductrice.  Une dame qui revient du marché.

Elle me confirme que c’est comme Shabbat et qu’il n’y aura pas de bus. Elle me propose de me déposer à la prochaine agglomération où elle habite.

En chemin elle se ravise et me dit :
– Je vous emmène jusqu’à Jérusalem, mais en chemin je m’arrête chez moi déposer mes courses.

Je me confonds en remerciements.

Arrivé à son domicile, je l’aide à monter les courses. Je fais connaissance avec son époux – Salomon/Shlomon ça ne s’invente pas – et l’une de ses filles. Et l’on m’invite à partager le petit déjeuner – que j’ai déjà pris. Je me contente d’un café. On discute profession, situation familiale, goûts personnels… Ce sont des gens qui ont voyagé. Ils rentrent de Nouvelle-Zélande. Il comprennent les difficultés des  plans foireux en voyage. Ils ont de la famille en Normandie et à Paris. Ils s’y rendront en juin.

Départ pour Jérusalem. Elle me dépose à quelques centaines de mètres de la porte de Jaffa. Avant de partir elle me laisse son n° de tel pour demander leur aide en cas de difficultés au cours de mon séjour en Israël.

Je me confonds encore en remerciements.

Et me voilà dans la vieille ville de Jérusalem, ce matin du 6 avril, comme prévu.

Je suis calme, investi d’un bonheur tranquille. Une joie apaisée, intérieure, pleine, sereine, légère comme une brise m’habite.

En arpentant les rues de cette vieille ville, lourde de son histoire, je rejoint mon hébergement : Ecce Homo. Un monastère tenue par des religieuses, en plein centre de la vielle ville, dont une des terrasses donne sur « le Mont du Temple » pour les Juifs,
« l’Esplanade des Mosquées » pour les Musulmans.

 

A bientôt,

Michel