20180522 Shouf Rando 03 – Ein Zhalta Crête du Mont Liban

Bonjour les ami(e)s,

Cette journée du 22 mai fut une grande journée. Depuis Ein Zhalta,  J’ai atteint à 1950 m, la crête sommitale du Mont Liban. Derrière se développe la vallée de la Bekaa. Cependant le météo n’était pas excellente : temps couvert et brumeux. Mais qu’importe ce fut l’un des moments fort de mon voyage.

Les données de la randonnée

 

– 17 km parcouru
– 6:50 de marche à 3 km/h
– 677 m de dénivelée positive et 816 m de dénivelée négative

Les fleurs du Shouf

 

 

L’églantier du Shouf

 

 

L’anémone du Shouf

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour comprendre les Cèdres : un peu d’histoire et une épopée

Un peu d’histoire

On sait que les forêts de cèdres qui couvraient le Liban ont été exploitées depuis 5500 ans. Ainsi aux environs de 1000 avjc on peut lire dans les Écritures que Hiram le Roi de Tyr (Liban) expédie à son ami Salomon, du bois de cèdre pour construire son palais. On a retrouvé des bas-relief Assyriens du 7e siècle avjc qui représentent le transport de billes de cèdres par flottage. Cette exploitation forcenée a réduit au cours des siècles le Liban couvert de cèdres à quelques forêts sporadiques précieusement préservées. C’est pourquoi aujourd’hui arpenter une forêt de cèdre est un privilège et un voyage dans le temps.

L’épopée de Gilgamesh (prononcer Guilgamesh)

En 3300 avjc les Sumériens inventent l’écriture. En 3200 avjc les Égyptiens tracent les premiers hiéroglyphe. Pour l’écriture Sumérienne la calligraphie est d’abord en logogrammes. C’est par nécessité économique que les Sumériens utilisent les premiers signes : par exempke un éleveur de moutons vend un troupeau à un berger éloigné. Il expédie le troupeau. Mais il accompagne l’expédition d’un bulli, bulle de terre d’argile dans laquelle il place des jetons numériques représentant la quantité de marchandise qu’il expédie – ici les moutons. En sorte que son client – le berger – puisse vérifier à la livraison que la quantité physique qui lui est livrée correspond à la valeur numérique des jetons enfermés dans la bulle de terre ; pour ce faire il casse le bulli et compte les jetons. Plus tard les Sumériens ont pris l’habitude d’écrire de surcroît sur le bulli, la valeur numérique des jetons qui sont à l’intérieur.

Vous suivez ?

Puis le bulli se transformera en tablettes d’argile sur lesquelles est gravé le texte à l’aide d’une pointe de roseau, ce qui donne une empreinte en forme de « clou » ou de « coin » qui a donné son nom de « cunéïforme » à l’écriture. Les Sumériens étendront cette écriture à des textes littéraires mythiques dont l’Epopée de Gilgamesh. Cette écriture connaîtra un grand succès adapté aux différentes langues qui viendront puisque la dernière tablette écrite avec cette calligraphie serait de 30 apjc, soit 3000 ans d’utilisation. Mais en 1200 avjc viendra l’alphabet à Byblos puis à Ugarit sur les bords de la Méditerranée – aujourd’hui respectivement au Liban et en Syrie.

Aux environs de 3000 avjc, ou 2800, Gilgamesh est roi d’Uruk. Son épopée est d’abord orale puis progressivement rédigée sur tablettes. Cette épopée mythique sera reprise et réécrite pendant
3 millénaires : dans la bibliothèque du palais du roi lettré assyrien Assurbanipal, 685-627 avjc, à Ninive – aujourd’hui en Irak – l’épopée a été retrouvée en 12 tablettes. Le dernier manuscrit datable de l’Epopée de Gilgamesh date du 2ème siècle avjc.

Le Pèlerin s’est rendu à Uruk en Irak en le 15 mars 2012.

Voilà ce que j’ai écrit :

« Il ne reste que de la poussière, ou presque …

Dans la grande plaine plate Sud désertique de la Mésopotamie, pays d’entre les fleuves, sauf les quelques tumulus inexpressifs érodés par le vent qui s’acharne, parcourant ces grands espaces désolés, soulevant des nuages du sable des temps, il ne reste rien ou presque de ces villes magnifiques en briques de terre, qui s’élevaient là, centrées sur leur haute ziggourat derrière de vaillantes murailles, entourées sur des milliers d’hectares de palmeraies dattiers et de champs irrigués et verdoyants, cultivés par des hommes ingénieux. C’est pourtant ici et à 3500 ans avant notre ère, soit à 5500 ans de nous, que tout aurait commencé. A la suite de la révolution néolithique, les Sumériens, inventent la ville, l’écriture, la mathématique, l’astrologie, la science,  la socialisation, la culture. Repris par les Akkadiens, Cananéens, Araméens, Chaldéens, puis par les Hébreux qui rédigent la Bible, les Grecs, les Romains, les Chrétiens, les Musulmans, notre société judéo-Chrétienne est en filiation directe. Un peu comme un pèlerinage aux sources toujours inaccessibles, la recherche des origines, toujours illusoire, relève du goût de se situer dans l’espace-temps, mû par l’unique aspiration de comprendre, avec empathie, ce monde et les hommes qui le peuple. »

L’Epopée

Le récit de la randonnée

 

 

Un petit-déjeuner de prince pèlerin

 

 

Le péage du Parc des Cèdres de Ein Zhalta, encore fermé

 

Sur une route dans les hauteurs du Shouf, le Pèlerin enivré de solitude et des parfums de la garrigue chemine au petit matin …

 

 

Les cèdres junéniles avec leur flèche et les cèdres adulte au port étalé tabulaire

 

 

 

 

 

 

 

 

Une pépinière de cèdres

 

 

 

Il est pas beau mon sommet ? Oui mais il est sur la crête faîtière du Mont Liban

 

La crête faîtière vers le Sud

 

 

 

 

 

 

 

La crête faîtière vers le Nord

 

 

Devant à l’Est, la plaine de la Bekaa,

 

Au fond, dans la brume, l’Anti-Liban

 

 

Parmi les cèdres, je suis avec Gilgamesh et son ami Enkidu. Mais je n’ai pas coupé de cèdres, et je n’ai pas entendu les hurlements de fureur d’Umbaba. Umbaba, le gardien de la forêt de cèdres du Liban.

 

 

Une zone humide

 

 

 

 

 

 

 

 

Le péage du parc des Cèdres de Ein Zhalta

 

 

Le véhicule pour les touristes.

 

 

 

Une difficulté en fin de journée

Arrivé à Ein Zhalta je cherche mon hébergement. J’ai le numéro, Je téléphone. Je ne comprends rien de ce que me dit mon interlocuteur. D’habitude les hébergeurs viennent vous chercher quand vous êtes en ville. L’affaire se présente mal. Il me donne un autre n° de tel. J’appelle. Là aussi je ne comprends rien. On me raccroche au nez. Je rappelle mon hébergeur. Je comprends vaguement que je dois remonter la rue sur 200 m. Vous comprendrez aisément qu’avec 17 km dans les jambes et un sac de 15 kg, je n’ai pas très envie de faire ces 200 m dont l’utilité ne me paraît pas évidente. Toutefois, je m’y résouds. J’endosse mon sac et me voilà parti remontant la rue. Plus loin un pickup s’arrête et me fait signe de monter, que c’est pour moi. J’optempère. Au chauffeur je demande s’il est mon hébergeur. Il me répond que non. Il est très antipathique et ne semble pas du tout satisfait de me conduire à mon hébergement. Le village est dans la pente et se distribue en ruelles au dessus d’un rue principale qui remonte. Mon hébergement se situe dans une des ruelles. Jamais je n’aurais trouvé tout seul. Arrivé, mon chauffeur prend une clé sous un tas de sièges de jardins empilé et me la donne en me montrant une porte métallique et s’en repart sans plus attendre. Me voilà, debout sac au dos, une clé en main devant une porte métallique fermée. Pas bon tout ça. Je n’arrive pas à ouvrir, puis finalement je comprends que la serrure est montée à l’envers. Enfin j’entre. L’horreur, un capharnaüm innommable et crasseux. Des installations électriques au fils qui pendent. Je visite et revisite le salon, le dortoir, la cuisine : même désordre, même crasse. Je ne sais que faire. Dois-je rester ? ne pas rester ? Mais où aller ? Non vraiment je le sens pas. Je décide de ne pas passer la nuit là. Finalement me vient l’idée d’appeler mon hébergement de la veille à Baruk, qui n’est pas si loin finalement à 10 km. J’appelle donc Ayda. Elle a de la place : je suis toujours tout seul. Et elle vient me chercher. Ouf ! Je quitte ce lieu infâme. Je ferme la porte. Je remet la clé entre 2 chaises empilées. Et je retourne sur la place du village où Ayda doit venir me chercher. Quelques instants plus tard je suis à nouveau dans sa Guest House « Boustany Guest House » proprette, à Baruk, et je sais que je vais bien manger.

Merci Ayda, tu es formidable.

A bientôt,

Michel

4 réflexions sur « 20180522 Shouf Rando 03 – Ein Zhalta Crête du Mont Liban »

  1. Michel
    Ce soir 30 mai,pensées toutes spéciales pour toi.Demain 31 c est ton retour et la fin de ce pélerinage si important pour toi.
    J’ai lu tes comptes rendus réguliers avec beaucoup d’intérêt .
    Merci de nous avoir fait partager tout ceci.
    Bon retour
    Amitiés
    Genevieve

  2. Il faut saluer les bonnes âmes, vous étiez mal barré !!! biz, c’est toujours somptueux, mais pour l’odeur, on est un peu sevré … j’entends la rose, le bouc peut mariné ….

  3. Slt Mich, Déjà un bon point pour toi, j’ai tout compris a tes explications historiques (et tu peux me croire, c’est pas souvent tellement j’suis nulle concernant cette periode) . Au final je remarque que ce n’a pas trop changé depuis le temps . Je procède de la même façon lorsque je reçois de la marchandise , je compte je valide, c’est juste une histoire de dessins qui sont différents, mais ca reste des dessins !
    Quant a ton hébergement t’as bien fait, mieux vaut se retrouver avec une gentille p’tite dame qu’avec un vilain rat !
    Bonne continuation
    La Co

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *