20190725 Inières Bivouac – Rodez

Bonjour à toutes et à tous,

Compte tenu de notre avancée de la veille depuis Inières, voilà une étape courte qui s’achève à Rodez.

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  • Départ 05 h 36 mn
  • Durée 3 h 19 mn
  • Distance 10 km
  • Dénivelé + 245 – 274
  • Arrivée 08 h 30 mn

Le récit – Depuis le bivouac jusqu’à Rodez

Compte-tenu de la chaleur le Patron n’a monté que la chambre de la tente bivouac. Celle-ci est presque entièrement en moustiquaire. Il n’a donc pas installé le double-toit.
Dans la nuit le vent s’est levé. Il a réveillé le Patron. Du coup, inquiet, il a consulté la météo. Puis rasséréné par les bonnes prévisions il s’est rendormit. La sonnerie à 5 h le réveille en profond sommeil. Il est vaillant est sans embage commence le rangement du bivouac. Record battu : à 5 h 36 mn tout est plié. On reste modeste : il n’y a pas le double-toit à démonter. On est prêt à partir. Le jour n’est pas encore levé.
Plus loin, plus tard les premières lueurs de l’aube s’allument.

Encore des sentinelles de champs moissonnés

Il y a aussi des champs en attente de la moisson.

Mais que fait l’agriculteur ? Il dort encore ?

Et nous atteignons Ste Radegonde. Un nom pareil ça ne s’invente pas ; une sainte médiévale peut-être.

A cette heure matinale la maison du Seigneur est fermée …

Depuis hier soir nous avons plus d’eau. Il nous faut en trouver. Une femme aux cheveux blancs traverse l’espace devant l’église. Elle sort d’une maison. Le Patron l’interpelle et lui demande si elle veut bien lui donner de l’eau. La femme répond qu’il y a une fontaine sur la place, en désignant la direction de son bras et de son index pointé. Le Patron la remercie. Nous nous rendons sur la place, tour et re-tour, pas de fontaine. Le village est désert. Nous ne pouvons poursuivre notre route sans eau. Nous revenons dans la rue principale. A une centaine de mètre un femme sort d’une maison. Le Patron demande où est la fontaine sur la place. La femme interloquée nous dit qu’elle n’a jamais vu de fontaine sur la place. Alors le Patron lui demande de l’eau. Une autre femme sort de la maison. Elle propose de remplir notre poche à eau. Elle confirme qu’il n’y a pas de fontaine sur la place. Méfiez-vous des femmes en cheveux blancs à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession !
Le plein fait, nous pouvons repartir.
En chemin je signale au Patron un vol tourterelles dans un champ.

Puis Rodez est en vue.

Et nous arrivons par un chemin qui borde l’Aveyron que nous franchissons par un pont.

Situé dans un méandre de l’Aveyron, la ville se développe sur un éperon qu’il nous faut remonter par un chemin piétonnier. La pente est abrupte.

En haut une place panoramique.

De laquelle la vue s’étend.

Il est trop tôt pour se présenter à l’hôtel où une chambre est réservée pour 2 nuits. Alors … petit déjeuner !

Au passage quelques vues de la cathédrale.

Puis installation à l’hôtel. Après la douche, direction la laverie : une chemise, un pentalon, le slip, le maillot de corps, les chaussettes, et mon sac à dos. Lavage puis séchage. Pendant ce temps je supervise la bonne suite des opérations.

Ne vous y fiez pas … je supervise …

Nous sommes jeudi. Le Patron avait décider de passer un jour de visite à Rodez le vendredi et de repartir le samedi. Mais particulièrement pour ce jour là des orages sont annoncés. Et l’itinéraire parcourt une région solitaire au bivouac obligatoire. Planter le bivouac sous les orages , après une journée de pluie, ça n’est pas raisonnable. Le Patron décide donc de rester un jour de plus, ce samedi à Rodez et n’en partir que dimanche, les prévisions météo s’orientant vers une nette amélioration après le passage de la perturbation.

20190726 visite de la cathédrale.

Après le petit déjeuner retour à la chambre d’hôtel où le Patron m’abandonne. Il doit faire des courses au supermarché et souhaite visiter la cathédrale. En voici quelques photos bien sûr.

De la transparence

La nef au fond le chœur.

La voûte du transept.

De belles orgues.

Le bas-côté droit.

La rosace.

Quelques vitraux.

La Cène : dernier repas de Jésus avant sa Passion

L’Annonciation faite à Marie par l’archange Gabriel. Au dessus Dieu le Père : il est reconnaissable il tient le globe terrestre en mains, et sans doute deux autres archanges.

La mise au tombeau. Il y a là 8 personnages :

  • le Crucifié ;
  • bien sûr au centre, Marie, mère de Jésus ;
  • elle est entourée de 3 Saintes femmes : Marie de Magdala (avec les tresses), Marie Salomé, Marie Jacobée ;
  • Jean éploré (qui tient la couronne d’épines) ;
  • Joseph d’Arithmatie qui a fourni le sépulcre (l’homme à gauche ?) c’est un notable membre de l’aristocratie religieuse ;
  • Nicodème, notable également membre de l’aristocratie religieuse, disciple de Jésus.

Au dessus de la scène, Jésus en gloire ressuscité.

De retour de ses courses et de sa visite, nous partons en promenade pour une petite visite de la ville et notamment du second grand édifice religieux de Rodez.

Deux histoires sans photo.

Mathieu le jeune entrepreneur

La scène se passe au soleil couchant, sur la place de la cathédrale, à la terrasse d’une grande brasserie de la ville. Attablé, hier soir, le Patron y prenait son souper. A la table voisine, un jeune homme s’installe. Il ouvre son ordinateur et le connecte à son téléphone. Le Patron poursuit son repas : pièce de bœuf, aligot, verre de vin du pays, glace 2 boules café. Quelques moments plus tard, le jeune homme se tourne vers le Patron et l’entreprend : que fait-il ? d’où vient-il ? … etc. Et le Patron répond avec empathie. Visiblement le jeune homme souhaite poursuivre la conversation. Le Patron l’interroge à son tour : qui est-il ? Que fait-il ? D’où vient-il ? Et le jeune homme répond. Il est normand. Il est ici à moto en désignant une 1200 GS Adventure bleue stationnée devant la terrasse. Et le dialogue s’installe entre motards. Il est venu ici faire un stage d’enduro avec sa moto. En préparation d’un périple moto sur les chemins depuis la Roumanie jusques à sa Normandie. Le Patron raconte son accident moto au Maroc.
Il est un jeune entrepreneur qui fabrique des plaquettes de bois déchiqueté pour alimenter les chaufferies bois de son secteur. Quelle coïncidence ! Les énergies renouvelables, les chaufferies bois, leur alimentation en combustible plaquettes le Patron connaît. Ce fut son travail alors qu’il était en activité. Et le fil de la discussion se poursuit sur les énergies renouvelables et l’accueil que leur réserve les populations et les Élus. Le Patron ça il connaît bien. Finalement nous partons. Le Patron dit au revoir à Mathieu en lui disant de prendre soin de lui. Il ne pense même pas à prendre une photo, ni à lui signaler qu’il tient un blog. Quel ballot !

Edison, le sdf albanais

La scène se déroule, ce matin, autour de la seconde grande église de Rodez. Il y a là un bâtiment public qui offre une grande dépassée de toiture formant préau. Un muret le délimite. De la terrasse sur laquelle est implantée l’église le Patron distingue un homme seul assis sur le muret. Il s’agit d’un sdf. Le Patron sait la solitude que cet homme doit affronter. Il décide d’aller lui parler. Nous nous approchons. L’homme me donne une caresse. Le Patron lui demande si tout va bien. L’homme, encore jeune, est triste. Mais apparemment ça va. Il est en France depuis 2018. Et l’homme montre au Patron sa carte de séjour temporaire. Il s’appelle Edison. Il est Albanais. Derrière le muret sa valise : rose ! Et quelques denrées alimentaires. Le Patron s’assoit à ses côtés sur le muret, sur un confortable matelas mousse. Edison a 30 ans. Il est parti d’Albanie pour motif économique. Il y a laissé 5 enfants. Il parle mal le français. Depuis son arrivée en France il a eu un grave accident de circulation. Une voiture l’a percuté à 80 km/h. Hospitalisé à Rodez, il s’en sort pas trop mal. Il marche avec une béquille. Quelle vie fracassée ! Le Patron lui propose son téléphone pour appeler sa famille en Albanie. Mais Edison ne le souhaite pas. De l’édifice public sort un homme qui vient le saluer. Le Patron apprend qu’il est pris en charge pour sa demande d’asile par une association qui s’occupe des demandeurs d’asile. Voilà déjà une chose positive. Et nous quittons Edison, sans que le Patron ne lui ait donné quelques subsides (10 €). Le Patron lui dit qu’il est encore jeune. Et que malgré son accident il est en bonne santé. Il doit rester fort. Et après un poignée de mains nous le quittons, avec le sentiment de l’abandonner à son sort.

Voilà les amis, deux rencontres emblématiques dans leur diversité que peut offrir le voyage et l’empathie à l’altérité.
On vous embrasse (léchouilles pour moi).

Michel et Olix

4 réflexions sur « 20190725 Inières Bivouac – Rodez »

  1. félicitations michel, pour ce périple et ces photos magnifiques, la narration de ton aventure se dit comme un livre de  » Tintin et Milou » . mais où vas-tu trouver la motivation pour faire encore des choses aussi physique et inconfortable. Te connaissant cela ne m’étonne qu’à moitié
    Bravo encore et à bientôt de se revoir
    Bernard

  2. quelle belle journée d’échanges c’est beau et triste à la foispour cet homme brisé par la vie chapeau au patron pour son humanité on est fier de lui et de toi aussi olix bien sur sans qui rien ne serait possible une question au patron pourquoi s’impose t’il un réveil si matinal pour une si courte étape?biz à vous deux

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