Pour comprendre la dynamique antique du Croissant Fertile, à l’évidence l’Égypte des Pharaons est une clef incontournable.
Le 16 février 2018 dans mon article « «20180216 Pourquoi ce voyage ? »
j’écrivais :
« Depuis de nombreuses années je m’intéresse au Moyen Orient antique.Je ressens profondément que là se tient nos racines. …
Essayons de circonscrire cet intérêt dans l’espace et dans le temps.
Pour l’espace une carte grosso modo :
Pour mieux voir la carte
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De l’Afghanistan, en passant par l’Asie Centrale, à l’Iran, l’Irak, la Turquie, la Syrie, le Liban, Israël, la Cisjordanie, la Jordanie, la Péninsule Arabique, l’Égypte des Pharaons, là sont nées, se sont développées et sont mortes les grandes civilisations berceau de notre culture.«
Et pour le temps … la dimension temporelle du continuum de mon intérêt commence avec Toumaï, il y a 7 millions d’années et s’arrête en 732 à Poitier, voire en 1 492 en Andalousie.
« 20180216 Pourquoi ce voyage ? »
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Ainsi s’agit-il du « Croissant fertile » que l’on pourrait appeler par un abus de langage « Pays de Cham »
Pour mieux voir la carte
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Pays de Cham dont j’ai défini les contours géographiques et les fondements mythiques dans mon article du 15 février 2018 :
« 20180215 Pays de Cham ? »
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Et ma grande légèreté fut jusqu’à récemment de négliger l’Égypte. Et rien n’est vraiment compréhensible pour le Pays de Cham sans prendre en compte ces 3200 ans d’histoire de l’Égypte pharaonique, puissance mondiale d’alors.
En effet :
Solidement fondés sur cette révolution néolithique, les grands bassins civilisationnels que sont la Mésopotamie entre Tigre et Euphrate, l’Égypte « don du Nil », l’Anatolie des Hittites, l’Assyrie, la Perse d’Iran, se sont disputé le leadership sur le Croissant Fertile tout au long des 5000 ans de l’antiquité. Les peuples du milieu, Canaanites, Edomites, Ammonites, Moabites, Phéniciens, Philistins, Madianites, Nabatéens, Hébreux, … – qui se souvient d’eux -, ballotés, périodiquement et successivement envahis par leurs puissants voisins, n’ont eu le choix que de subir et de collaborer dans un enrichissement mutuel in fine. En fin de parcours viendront les Perses d’Iran, les Grecs, Alexandre le Grand, les Romains, les Chrétiens ; bien plus tard les Arabes. Ainsi le Pays de Cham, terre du milieu, terre sous influence et terre d’enjeux stratégiques, est-il balayé sur les flots du temps par le flux et le reflux des invasions des grandes civilisations qui l’entourent.
Et les égyptiens n’ont eu de cesse de vouloir inclure dans leur zone d’influence et de vassaliser les peuples et les royaumes du Pays de Cham dont Canaan principalement. Mais pas que les égyptiens : ainsi la concurrence territoriale et culturelle s’est-elle puissamment exercée avec les Hittites notamment (bataille de Qadesh 1274 av. J.-C.), mais aussi avec les Assyriens, les Babyloniens, l’Amourrou, le Mitanni, …
A titre d’exemple : une bonne illustration de ces zones d’influence cette carte sous le règne de Ramsès II et des Hittites et de la bataille de Qadesh 1274 avjc.
En rouge les Hittites en vert les Égyptiens
Pour mieux voir la carte
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Alors reprenons les choses dans l’ordre
La gageure avec l’Égypte Pharaonique est de s’y retrouver dans les périodes historiques et plus ardu encore dans son panthéon, sa mythologie et ses cosmogonies.
Deux grand type de sites :
– les temples,
– les nécropoles,
qu’il faut bien savoir distinguer à leur visite.
Alors je vais développer :
- Les périodes historique,
- les cosmogonies,
- le panthéon des Dieux,
- les mythes.
Les périodes historiques
La civilisation des Pharaons commence il y a 5200 avjc. Elle s’achève avec Cléopâtre en 30 avjc. Plus strictement elle s’étale sur 3200 ans.
Cette histoire s’échelonne sur 10 périodes avec de nombreux pharaons à chaque période :
- Période Prédynastique,
- Période Thinite
- Ancien Empire,
- 1ère Période Intermédiaire,
- Moyen Empire,
- 2e Période Intermédiaire,
- Nouvel Empire,
- 3e Période intermédiaire,
- Basse Époque,
- Époque Greco-Romaine.
Quelques bornes essentielles
- 3200 avjc : 1ère unification de la Haute et de la Basse Égypte avec le roi Narmer et peut-être juste avant lui le roi Scorpion ;
- 3200 avjc : 1er hiéroglyphes (pour mémoire : invention de l’écriture à Sumer en 3500 avjc) ;
- 2500 avjc : Ve dynastie – les grandes pyramides de Ghizeh notamment celles de Khéops, Khephren et Mikerinos ;
- 1550 à 1000 avjc : apogée de la civilisation égyptienne avec le Nouvel Empire ;
- 30 avjc : suicide de Cléopâtre.
Un schéma des périodes et des principaux pharaons ça aide,
Pour voir mieux le tableau
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Et une carte des sites aussi.
Pour voir mieux la carte
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Les cosmogonies
La cosmogonie est le mythe ou la théorie de la création du monde. Toutes les cultures et civilisations ont développé une cosmogonie mythique ou scientifique. Sa principale fonction est de donner du sens au monde et accessoirement mais non négligemment pour justifier le pouvoir des élites.
Elles sont toutes compliquées : celle des Sumériens, des Babyloniens, des Assyriens, des Perses, des Hittites, des Grecs, des Hébreux, des Chrétiens …
Étonnement la théorie du Big Bang est une cosmogonie basée sur une théorie scientifique .
En fait pour l’Égypte chaque ville importante avait-elle sa cosmogonie et son panthéon propres. Pour l’Égypte il y a 3 cosmogonies :
– la cosmogonie de Memphis (au Sud du Caire),
– la cosmogonie d’Héliopolis (dans Le Caire),
– la cosmogonie d’Hermopolis (en Moyenne Égypre)
Ci-dessous la cosmogonie -élargie à la grande famille d’Héliopolis :
Pour mieux voir le shéma
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Pas de panique, vous les retrouverez tous plus bas dans le chapitre du Panthéon.
Dans Wikipédia on peut lire au sujet de la cosmogonie Héliopolitaine :
« Il existait au départ une étendue d’eau infinie et intemporelle : le Noun (métaphore probable du Nil, fleuve à l’importance prépondérante dans la société égyptienne). Puis du Néant, Atoum, le démiurge, se donna lui-même naissance et prit place sur la butte primordiale émergeant de l’eau. À partir de là, il donna naissance à un couple : Shou, mâle anthropomorphe orné d’une plume d’autruche, dieu de l’air et Tefnout, femelle zoomorphe (avec une tête de lionne), déesse de l’humidité. Cependant, la manière dont ces deux êtres furent mis au monde est contradictoire au sein même des « textes sacrés ». En effet, dans une première version, Atoum pratiqua l’onanisme et les fit naître simultanément mais dans la seconde, Shou fut craché et Tefnout éternué par Atoum. Ces deux derniers protagonistes engendreront Geb, dieu de la Terre et Nout, déesse du Ciel, s’aimant d’un amour si fort, qu’Atoum dut les séparer. Malgré cela, naquirent tout de même de leurs unions, cinq enfants : Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis et Nephtys composante même de l’Ennéade d’Héliopolis (les neuf dieux descendants du démiurge Atoum : Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis, Nephtys).«
Approfondir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_de_la_création_du_monde_en_Égypte_antique
Les Pharaons sont tous des fils d’Horus, justifiant ainsi leur pouvoir par la cosmogonie. Ils portent le « Pshent » :
– couronne Blanche de la Haute Égypte,
– couronne rouge de la Basse Égypte,
imbriquées, symbole de l’unification des 2 Terres.
Ils portent aussi le Khépresh
couronne de victoire.
Ils portent encore le Ménès
la coiffe la plus emblématique des Pharaons.
Signification symbolique : au Pharaon la capacité de voguer à travers le temps et l’espace et le don de la vision de l’autre monde.
Détail sensible : les Dieux portent la barbe postiche recourbée en son extrémité alors que Pharaon porte la barbe postiche droite.
Le panthéon
C’est un panthéon étrange : les Dieux peuvent être zoomorphes, anthropomorphes ou les deux conjugués. Le panthéon est immense. Il varie selon les villes. Il a de plus évolué au cours des 3200 ans d’histoire pharaonique. Toutefois les principaux Dieux sont (source Wikipedia) :
Amon-Rê Amon-Rê est le dieu le plus important de la mythologie égyptienne. Malgré son nom, sa véritable forme est celle d’Amon. Il prend les titres d’Amon-Rê lorsqu’il est dans toute sa gloire. Son lieu de culte principal est dans la ville antique d’Ouaset, ou Louxor (Thèbes) mais surtout à Karnak, le temple le plus riche du pays. Son nom dépassa vite la ville et le pays l’adora. | Anubis Anubis est un dieu funéraire, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs, (souvent) représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme (ici) un homme à tête de canidé. |
Atoum Atoum ou Toum (« celui qui est et qui n’est pas ») est originaire de la ville d’Héliopolis. Il y était particulièrement vénéré. Un temple lui est aussi dédié à Pithôm dans le Delta. Atoum, n’avait ni existence ni forme physique. Il errait dans le Noun à la recherche de lui même, de son existence. C’est seulement en prenant conscience de lui-même et de son existence qu’il a pu se créer un corps comme il l’entendait. Une fois pleinement constitué, Atoum ne pu pas continuer de vivre seul dans le Noun, alors il façonne avec son esprit la colline primordiale sur laquelle les premiers rayons du soleil se posent à sa création. Atoum est donc seul sur sa colline. Il n’a ni femme, ni divinité, ni loisir. Ainsi transcrit dans les Textes des Pyramides, c’est par la masturbation qu’Atoum engendre le premier couple divin, les jumeaux Shou et Tefnout. | Bastet Bastet (de l’égyptien Bast) est la déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l’aspect d’une lionne guerrière inspirée des déesses dangereuses et elle est associée à l’instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est à la fois douce et sauvage. C’est une déesse aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte). |
Geb Geb est le dieu de la Terre. Il fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis. Il est le fils de Shou (dieu de l’air) et de Tefnou (déesse de l’eau), mais aussi le frère et l’époux de Nout (la déesse du ciel) | Hathor Hathor (du grec ancien « Maison d’Horus ») est la déesse de l’Amour, de la Beauté, de la Musique, de la Maternité et de la Joie. |
Horakhty Horakhty (L’Horus des deux horizons) est, dans la mythologie égyptienne, une des manifestations d’Horus représentée sous la forme d’un faucon. Il est le dieu du soleil se levant à l’horizon. Selon la tradition égyptienne, Pharaon gouverne d’un horizon à l’autre (d’Est en Ouest) sous la forme d’Horakhty. | Horus Horus (de l’égyptien Hor / Horou) est l’une des plus anciennes divinités égyptiennes. Les représentations les plus communes le dépeignent comme un faucon couronné du pschent ou comme un homme hiéracocéphale. Son nom signifie « le Lointain » en référence au vol majestueux du rapace. Son culte remonte à la préhistoire égyptienne. La plus ancienne cité à s’être placée sous son patronage semble être Nekhen, la « Ville du Faucon » (Hiérakonpolis). Dès les origines, Horus se trouve étroitement associé à la monarchie pharaonique en tant que dieu protecteur et dynastique. Les Suivants d’Horus sont ainsi les premiers souverains à s’être placés sous son obédience. Aux débuts de l’époque historique, le faucon sacré figure sur la palette du roi Narmer et, dès lors, sera constamment associé au pouvoir royal. |
Imotep Imhotep dont le nom signifie « celui qui vient en paix », est un personnage historique emblématique de l’Égypte antique.Ayant vécu au troisième millénaire avant notre ère. Il fut un homme aux multiple talents. Vizir et architecte du roi Djéser (IIIe dynastie)(notamment de sa pyramide à degrés) on le dit également médecin et philosophe. | Isis Isis est une reine mythique et une déesse funéraire de l’Égypte antique. Le plus souvent, elle est représentée comme une jeune femme coiffée d’un trône ou, à la ressemblance d’Hathor, d’une perruque surmontée par un disque solaire inséré entre deux cornes de vache. L’astucieuse Isis est l’une des divinités de l’Ennéade d’Héliopolis. Elle est la sœur et l’épouse du roi Osiris, un être généreux qui plaça son règne sous le signe de l’harmonie cosmique. |
Khépri Khépri (Le soleil en devenir) est une entité associée au soleil et symbole de la renaissance.Il est représenté par un homme à tête de scarabée ou comme un scarabée poussant devant lui le disque solaire. Il renaît chaque matin avant de devenir Rê, le soleil à son zénith, puis Atoum, le soleil couchant. Khépri, dont le nom signifie celui qui vient à l’existence, était adoré à Héliopolis. Aux côtés de Ré et d’Atoum, il forme la triade d’Héliopolis. | Knoum Khnoum issu de l’égyptien ancien H̱nmw signifiant « le maître de l’eau fraîche », est le dieu des cataractes et puissance créatrice dans la mythologie égyptienne. Il contrôlait la crue du Nil en ouvrant, à Éléphantine, la caverne de Hâpy dans laquelle se trouvait l’Inondation. Il joue là un rôle majeur dans le quotidien des Égyptiens, préservant le peuple de la famine. |
Khonsou Khonsou est le dieu de la Lune. À l’origine divinité lunaire dont le nom signifiait « le voyageur » et qui luttait contre les forces des ténèbres aux côtés du pharaon, il fut ensuite introduit dans la triade de Thèbes en tant que fils du dieu Amon et de la déesse Mout comme un dieu de juste vengeance.Il est représenté sous la forme d’un jeune homme ou d’un enfant portant une tresse sur le côté. | Maât Maât est la déesse de l’harmonie cosmique, de la rectitude (ou conduite morale), de l’ordre et de l’équilibre du monde, de l’équité, de la paix, de la vérité et de la justice.Elle personnifie l’ensemble de ces concepts, et à ce titre elle est la régulatrice de la course des astres, des saisons, ainsi que des actions des mortels et des dieux qui ont fait surgir l’ordre du chaos au moment de la création. Elle est l’antithèse de l’isfet (le chaos, l’injustice, le désordre social, la corruption, la violence, la malveillance…).« Maât est également la fille de Rê (dieu solaire et créateur) et compagne de Thot (dieu érudit ayant enseigné les hiéroglyphes aux hommes). |
Min Min est un dieu ithyphallique du neuvième nome de Haute-Égypte qui portait le nom de Minou (le foudre de Min). Divinité de la fertilité et de la reproduction. Il est « le taureau de sa mère », la déesse ciel qu’il féconde chaque soir pour donner naissance au soleil. D’autres traditions font de lui le protecteur des pistes du désert Arabique, ou le géniteur qui fertilise la terre pour permettre la moisson.Il est représenté sous les traits d’un homme momiforme debout le pénis en érection, coiffé de deux hautes plumes et tenant un fléau dans sa main droite levée.Il finit par être absorbé par Amon pour devenir Amon-Min, puis par Horus devenant Min-Horus capable de faire taire Seth. | Nefertoum Néfertoum est le fils de Ptah et de Sekhmet dans la théologie memphite de l’ancien Empire. Évoquant le parfum du lotus il est représenté par un lion ou plu souvent par un jeune homme portant une fleur de lotus dans les cheveux. il est le dieu de la ressurection et de l’immortalité. Nefertoum est un nom composé , Nefer sigifiant « beauté », « accomplissement parfait », et Toum (ou Atoum) le principe créateur. C’est à dire que le principe créateur trouve son accomplissement en Nefertoum. |
Nephtys Nephtys, Nebt-Het ou Neb-Hout qui signifie « La Dame (ou Maîtresse) du château », est la déesse protectrice des morts en veillant sur le sarcophage, déesse funéraire aux côtés de Hâpi, avec qui elle est associée pour protéger le vase canope contenant les poumons du défunt. | Noun Dans la mythologie égyptienne, l’Océan primordial est appelé le Noun ou Nouou (Nwn). On peut considérer le Noun comme un concept plutôt qu’un dieu. Il est l’Océan qui a fait la Vie et qui fera la Mort ; sans créateur, il s’étend autour du monde. Tous les mythes de création ont une chose en commun, ce Noun, d’où naquit le dieu-créateur.Les Égyptiens voyaient dans le Nil une subsistance de l’Océan primordial. |
Nout Nout fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis. Déesse du Ciel, Nout symbolise le Firmament et fut considérée comme la mère de tous les astres. Selon ce mythe, elle est la fille de Shou dieu de l’air, de Tefnout déesse de l’humidité et la sœur jumelle et épouse de Geb, dieu de la terre. Ils forment ainsi les quatre éléments primordiaux. Elle est en outre la petite-fille du dieu-soleil Atoum. | Osiris Osiris est un dieu et un roi mythique. Inventeur de l’agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Il meurt noyé dans le Nil, assassiné dans un complot organisé par Seth, son frère cadet. Malgré le démembrement de son corps, il retrouve la vie par la puissance magique de sa sœur (et épouse) Isis. Le martyre d’Osiris lui vaut de gagner le monde de l’au-delà dont il devient le souverain et le juge suprême des lois de Maât. |
Ouadjet Nekhbet Ouadjet est une déesse cobra originaire de la ville de Bouto (Dessouk) au nord du delta du Nil. Elle est la protectrice de la Basse-Égypte. Dans son rôle de protectrice du pharaon, elle est associée à la déesse vautour Nekhbet symbole de Haute-Égypte. Elles forment ensemble le symbole redondant des Deux Terres (le nord et le sud) réunies au nom de pharaon. Elles étaient toutes deux présentes sur le diadème du roi. Sur les parois des temples et des tombeaux, Ouadjet apparaissait sous les traits d’une femme portant la couronne rouge de Basse-Égypte. | Ptah Ptah (Celui qui crée) est le démiurge de Memphis, dieu des artisans, des artistes, des brancardiers et des architectes. Dans la triade de Memphis, il est l’époux de Neith et deviendra tardivement celui de Sekhmet, il est le père de Néfertoum. |
Rê Rê (ou Râ) est un dieu solaire, créateur de l’univers. Il peut apparaître sous plusieurs autres formes, celle de Khépri, le scarabée bousier : symbolisant la naissance ou la renaissance ou encore Atoum, l’être achevé (le clergé égyptien expliquait que l’astre solaire pouvait revêtir des formes différentes lors de sa course dans le ciel : Khépri était le soleil levant tandis que Rê était le soleil à son zénith et Atoum, le soleil couchant). Au fil du temps, Atoum (le soleil couchant) est assimilé progressivement par les théologiens égyptiens à la forme de Rê (le soleil à son zénith), de sorte que l’on parle de Rê-Atoum, le dieu créateur, qui préside la Grande Ennéade constituée des neuf dieux principaux. Par la suite, Rê a également été associé à plusieurs autres dieux comme Amon pour devenie Amon-Rê | Rê-Horakhtiy Rê-Horakhty (Rê (qui est l’) Horus de l’Horizon1) est un dieu égyptien du soleil. C’est la manifestation du soleil entre sa renaissance matinale – représentée par Khépri – et sa disparition vespérale – représentée par Atoum. Plus qu’une véritable déité composite, c’est un titre, une manifestation, de la divinité solaire. Il est la réunion d’Horakhty, l’une des formes d’Horus liée au soleil levant, et de Rê. Il est représenté en tant que Rê à midi, c’est-à-dire lors de sa gloire terrestre. Le dieu est personnifié en homme à tête de faucon surmonté du disque solaire. C’est la forme la plus répandue du dieu Rê. |
Sekhmet Sekhmet la puissante est représenté par une femme à tête de lionne portant d’abord l’uræus, puis par la suite, le disque solaire ; de sa gueule de lionne sortent les vents du désert. Les textes égyptiens la présentent comme la fille du dieu Soleil, Rê, incarnant l’œil de ce dernier. Déesse guerrière, elle se bat seule ou bien accompagnée de son armée de génies porteurs de flèches et couteaux. Déesse guerrière personnifiant la puissance destructrice du Soleil, elle est l’instrument de la vengeance de Rê. Elle aurait été spécialement créée par lui pour réprimer les hommes révoltés contre lui, comme l’indique le Livre de la vache du ciel, dont le texte est gravé sur les parois de plusieurs tombeaux de la Vallée des rois. | Seth Seth (de l’égyptien Setesh / Soutekh) est l’une des plus anciennes divinités. Sa représentation, au museau effilé et aux oreilles dressées mais tronquées, est une composition hybride née de l’imaginaire des Égyptiens des temps prédynastiques. Cette iconographie monstrueuse est peut-être inspirée de l’oryctérope, un termitivore, fouisseur des savanes africaines. Dans le mythe, Seth est le dieu de la confusion, du désordre et de la perturbation, ce que souligne l’écriture hiéroglyphique dans laquelle l’animal séthien sert de déterminatif pour des concepts négatifs (autoritarisme, fureur, cruauté, crise, tumulte, désastre, souffrance, maladie, orage). Maître du tonnerre et de la foudre, il exerce sa puissance sur les marges de l’Égypte que sont les contrées désertiques, les zones arides et les pays étrangers à la plaine du Nil. Seth est un dieu complexe. Sa nature brutale se manifeste plus particulièrement dans un comportement sexuel agressif, tant homosexuel avec Horus qu’hétérosexuel avec de belles déesses qu’il poursuit de ses assiduités. |
Shou Shou fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis. Le nom du dieu peut être traduit de diverses manières. Il semble dériver d’une racine, shouy, signifiant soit « le vide », « la vacuité », soit « se lever », « soulever ». Le même terme est attesté dans le langage courant, depuis le Moyen Empire, avec le sens « lumière ». Shou peut donc se traduire comme « air lumineux », « vibration radieuse et vivifiante », le terme shout-Rê correspondant, grosso modo, à « plume de lumière ». Enfin, on a vu que le nom contient également l’idée de « lever », « soulever », ce qui correspond également à une des fonctions de Shou : il est « Celui qui se lève », mais aussi « Celui qui soulève », sous-entendu Nout, le ciel. Personnification de l’air, Shou est presque toujours représenté anthropomorphe, comme tous les dieux cosmiques. En relation avec Rê, il peut prendre la forme d’un lion ou, très rarement, celle d’un homme léontocéphale, vêtu du costume habituel des dieux égyptiens.Son principal attribut est la plume d’autruche de profil, | Sobek Sobek « crocodile » est le fils de la déesse aquatique Neith et d’un des dieux jumeaux. Son statut de dieu de l’eau et de la fertilité le fait adorer partout dans le delta du Nil, le Fayoun et Kôm Ombo. La présence de crocodiles dans le Nil était pour les Égyptiens l’annonce d’une crue favorable aux récoltes : les crocodiles étaient donc des animaux sacrés à cette époque. Maître des eaux, il est le dieu qui irrigue les champs. |
Tefnout Tefnout fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis. Selon la mythologie héliopolitaine, elle naquit, tout comme son frère jumeau — qui sera aussi son parèdre Shou (ou Chou) — du dieu Atoum, le créateur. Tefnout et Shou forment ainsi le premier couple divin.Cette naissance divine est citée dans les Textes des Pyramides, l’un des corpus religieux les plus anciens du monde. À la ligne 465 des textes couvrant les parois du caveau de Pépi Ier, il est précisé que Shou et Tefnout sont issus de la semence du dieu Atoum. | Thot Thot (de l’égyptien ancien Djehouty) est le dieu lunaire de Khemenou (Hermopolis Magna) en Moyenne-Égypte. Il est essentiellement le dieu de l’écriture et le scribe des dieux au savoir illimité. Quand Thot devint dieude la sagesse, la déesse Seshat fut considérée comme sa compagne et assistante mais parfois aussi comme la fille qu’il aurait eue avec la déesse Nehemetaouay. Seshat devint par la suite la déesse de l’écriture, de l’astronomie/astrologie, de l’architecture et des mathématiques ; à ce titre, elle était à la fois la protectrice des bibliothèques, des scribes, des écoliers, des architectes et la gardienne des archives royales. |
Enfin viennent :
– les Âmes de Nekhen à tête de Chacal,
– les Âmes de Pé (Bouto) à tête de Faucon.
Les Âmes de Nekhen et les Âmes de Pé (Bouto) représentent les Ancêtres des rois de l’Égypte antique. En effet, Horus est associé à la monarchie Pharaonique. Ainsi les villes de Nekhen (Hierakonpolis) (à tête de chacal) en Haute Égypte comme la ville de Pé (Bouto) en Basse Égypte (à tête de faucon) étaient des centres du culte d’Horus.
Ouf !!! Voilà pour le panthéon ; -et ils n’y sont pas tous- je doute, nonobstant j’espère, que cela vous a un peu éclairé. Vous pourrez y revenir à votre guise. Entre les périodes historiques et le panthéon quelle complexité !
Reste encore « les mythes »
Les mythes
La aussi la complexité est à l’œuvre. Je me contenterai de deux mythes essentiels :
– d’Osiris,
– du Livre des Mort avec la pesée du cœur du défunt .
Osiris, Isis, nephtys, Seth, Horus
Pour mieux voir la triade
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Source Wikipédia : « Le mythe d’Osiris est le récit religieux le plus élaboré et influent de la mythologie des Anciens Égyptiens. Il relate l’assassinat d’Osiris ainsi que ses conséquences politiques. Fils aîné de Geb et de Nout, Osiris règne sur le pays avec Isis, sa sœur et épouse. Inventeur de l’agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Sa vie prend tragiquement fin quand il meurt assassiné sous les coups de Seth, son frère cadet. Le meurtrier usurpe le trône et pendant ce temps, Isis restaure le corps démembré de son mari en le momifiant. Le martyre d’Osiris lui vaut de gagner le monde de l’Au-delà dont il devient le souverain et le garant suprême des lois de la Maât. Dans son nouveau royaume, son autorité s’appuie sur une armée de démons capable de gagner le monde terrestre et d’infliger des épidémies mortelles.
La suite du récit se concentre sur le personnage d’Horus, né de l’union posthume d’Isis avec Osiris. Le jeune dieu est d’abord un enfant vulnérable protégé par sa mère. Par la suite, adolescent, il est le rival de Seth pour le trône. Le conflit, souvent très violent, se termine par le triomphe d’Horus. En rétablissant l’ordre dynastique après le règne injuste de Seth, l’intronisation d’Horus parachève le processus de la résurrection d’Osiris. Le mythe, avec son symbolisme complexe, justifie les conceptions égyptiennes de la royauté et de la succession. Il permet aussi d’appréhender le conflit entre l’ordre et le désordre, entre la vie et la mort. »
La pesée du cœur devant le tribunal des morts
Pour mieur voir La Pesée du Cœur
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De gauche à droite : le défunt tenu par la main par Anubis qui le conduit au tribunal des morts. Anubis procède à la pesée du cœur du défunt sur le plateau gauche de la balance et la plume de Mâat sur le plateau droit. Au milieu la Grande Dévoreuse prête à bondir sur le cœur du défunt si la balance penche à gauche. Puis vient Thot qui enregistre le verdict sur une tablette. Le défunt « juste de cœur » est alors conduit par Horus devant Osiris assis sur son trône qui accepte le défunt dans le paradis des morts assisté derrière lui par Isis et Nephtis.
Source Wikipedia : « Dans l’Antiquité selon les croyances des Égyptiens, le jugement du mort par Osiris est l’étape indispensable entre la vie terrestre et la vie éternelle. Sa représentation figure sur de nombreux papyrus qui étaient placés dans le sarcophage où se trouvait la momie.
Le jugement d’un mort par le tribunal d’Osiris
Les Égyptiens croyaient qu’après la mort terrestre, l’âme du mort survivait éternellement. Pour mériter cette vie immortelle, il fallait passer avec succès l’épreuve du jugement de l’âme devant le tribunal d’Osiris. Pour convaincre les juges qui assistaient Osiris, il fallait prouver que l’on n’avait pas commis d’actions mauvaises pendant sa vie terrestre. Les livres des morts qui étaient placés dans les sarcophages auprès de la momie du défunt, contenaient les prières qu’il fallait réciter. Il y avait aussi des récipients contenant certains organes du mort sur lesquels étaient représenté des têtes de dieux qui devaient les protéger.
Le mort, avec une robe blanche, est introduit par Anubis au tribunal présidé par Osiris. On pèse les bonnes et les mauvaises actions terrestres à l’aide d’une balance : sur l’un des plateaux de la balance, on place le cœur du mort et sur l’autre plateau, est mise la plume de Maât, la justice. Le dieu Thot prend note du résultat de la pesée. Pour avoir un verdict favorable, il faut que le plateau avec l’âme soit en équilibre avec celui à la plume (la Vérité). Un monstre (lion-hippopotame-chacal-crocodile, animaux que redoutaient les Égyptiens) dévorait le défunt si le résultat lui est défavorable. Le dieu de l’écriture et de la magie Toth enregistrait le verdict sur une tablette. Si le résultat est favorable, le mort est présenté à Osiris qui l’acceptera dans le paradis égyptien : les champs d’Ialou. Osiris est souvent accompagné de ses sœurs Isis (en même temps son épouse) et Nephtys. »
Bon je crois qu’on peut s’arrêter là pour aujourd’hui. Et si vous êtes arrivés jusque là … vous êtes bien courageux ou motivés.
En tout cas vous voilà culturellement armé pour m’accompagner dans mon périple.
J’ai essayé de faire un condensé de l’Égypte Pharaonique en 1 article (quelle gageure !) . Bien sûr, allez sur la toile, vous trouverez toutes les informations pour approfondir, mais ça vous le savez.
Le prochain article traitera de la préparation matérielle.
Alors à bientôt,
Michel
Bonjour Michel, tout évoquer est une gageure, tu l’as dit. J’ai envie d’ajouter dans les mythes, le mythe d’Isis 😉
Merci de cet angle de vue et de ces détails généreux.
Cette fois, c’est parti.
« Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues » Joseph Kessel.
« Pourquoi l’Egypte ? » trouve une réponse très riche. En toute transparence, je ne suis pas certain d’avoir tout retenu (pas d’interrogation) et je dois avouer que j’ai découvert certain termes (merci google).
Vivement la suite!