20220906 La moisson du hasard

Ce matin de bonne heure aux environ de 07:00 h, sans passer par la case « foul » au petit restaurant du bas de la rue de mon hôtel, un taxi m’emmène à la mosquée Al Azhar, d’où j’ai l’intention de partir à pieds pour les visites de ce jour. Je verrai pour le petit déjeuner sur place.

La carte

Le foutour (petit-déjeuner)

Longeant la mosquée, une petite rue avec de sympathiques tavernes.

Adoptée la première venue.

Elle est coton celle-là !

Et cette fois ci, j’ai compris je dis  « futur » ce qui signifie  « petit-déjeuner » et l’on m’apporte un splendide plateau appétissant,

Bon, les frites on oublie et le crudités

avec un thé à la menthe.

Prix 50 pound (2,5€)

Rassasié, je prends le chemin de mes premières visites que sont Bab Al Nasr et Bab El Futuh. (Bab signifiant porte; ainsi en est-il de Babylone).

Google map en main j’arpente des rues et je traverse des quartiers où jamais aucun touriste sans doute ne vient. Aucune inquiétude ni appréhension : je suis serein.

Je croise un magasin d’ornements en cuivre et de paraboles,

puis une rue occupée par du mobilier – visiblement il ne pleut jamais ici,

un élevage de poulets,

et un chien sur son panier automobile.

Après 30 mn de marche j’atteins Bab Al Nasr

Bab Al Nasr

Cette fortification construite en 1087 par Badr el-Gamali. Bab Al Nasr est reconnaissable à ses deus tours carrées massives (8 m de largeur) qui l’encadre.

La partie supérieure de la tour comprend des chambre de tir. Un écu fatimide y est sculpté et une épée.

Bab el Futuh

(prononcer Foutouh)

Plus loin le long de la muraille, Bab el Futuh.

Construite en 1087, Bab el-Futuh est reconnaissable à ses deux tours arrondies. Une longue voûte mène à l’intérieur du Caire Fatimide. L’entrée est couverte d’une coupole et les tours de voûtes d’arêtes, avec un médaillon au centre représantant une tête de bélier. Son architecture militaire est particulièrement soignée. C’est par cette porte qu’entraient en ville les pèlerins de retour de La Mecque.

Moez Street

Mes visites programmées de la journée sont terminée mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Derrière Bab el-Futuh s’ouvre Moez Street. La rue part de la porte et conduit jusqu’à la Mosquée Al Hussein, de l’autre côté du Vieux Caire Islamique, en traversant le souk Khan Khalili. Tout le long s’égrènent autant de bâtiments à visiter. Un billet unique de 100 pounds (5€) autorise l’accès à tous.

Moez street : là est la surprise de la journée et la riche moisson du hasard.

Qalawoun mausolée

« Qalâwûn était un mamelouk turc. Le Prince ayyoubide `Ala’ Ad-Dîn Aqsunqur l’acheta pour mille dinars, d’où le surnom de « Al Qalâwûn -Alfî » (alfi = mille). Après la mort du prince, sous le règne du sultan al-Muizz Aybak, il s’enfuit d’Egypte et se rendit en Syrie. A la mort du sultan al-Muizz Aybak, il retourna en Egypte. Promu au rang de Commandant suprême des armées il prit part à la bataille d’Ain Jalut. Enfin, il accéda au trône en 1279. Il choisit le titre de al-Mansour Seif al-Din Qalawun (le Roi Victorieux). Peu après avoir vaincu le dirigeant de Damas et annihilé les Tatares, il fit régner l’ordre en Egypte et en Syrie. Connu pour être un souverain sévère, son règne dura environ onze ans. Il mourut en 1290 E et fut inhumé dans son propre mausolée en forme de dôme. Dans la dynastie des Mamelouks, le pouvoir n’était pas héréditaire. Le choix du dirigeant reposait en effet sur les qualités personnelles, la capacité militaire, le leadership et le nombre de partisans. En vertu de ces conditions, la dynastie de Qalâwûn dura longtemps.
Alors qu’il se trouvait dans le Cham (région recouvrant Syrie, Jordanie, Liban, Israël et Palestine), Qalawun était tombé malade. Il fut traité avec des médecins venus du maristan de Nour al-Din à Damas qui le sauvèrent. Il visita ensuite cet hôpital, qui l’impressionna, et fit alors le vœu de construire un établissement similaire au Caire »

Source Egypte Eternelle

« Le complexe fut bâti dans les années 1280 en moins de deux ans par al-Mansour Seif al-Din Qalawun Cet ensemble marque les débuts d’un type architectural nouveau qui remplissait plusieurs fonctions. Celui-ci se compose d’un mausolée, d’une madrasa (école coranique ) et d’un hôpital (maristan). Situé sur la principale artère du Caire médiéval, à l’emplacement de l’ancien palais occidental fâtimide. »
Source Egypte éternelle

La façade

« La façade principale donnant sur la rue mesure 67 m de long et 20 m de haut. Construite en pierre, elle est rythmée par une importante arcature soutenue par des piliers de marbre, percée de baies à décor d’entrelacs géométriques. Un bandeau épigraphique qui court sur toute la longueur donne le nom du commanditaire, ses titres et la date de la construction. »
Source Egypte éternelle

 « Ouvrant sur la rue al-Muizz, importante avenue du Caire médiéval, la façade se compose de deux parties : au Sud, celle correspondant à la madrasa forme un décrochement et comprend le portail d’entrée. Une fontaine, ajoutée en 1326 par le Sultan An-Nâsir Muhammad en mémoire de son père Qalâwûn, fait saillie au coin de la façade de la madrasa, et se poursuit par une colonnade le long du mur reliant les deux parties de la façade. La façade! » (https://egypte- eternelle.org/im/caire/islam/qala/08.jpg) entière est divisée en panneaux arqués, les arches étant soutenues par des colonnes de marbre. Au centre de chaque panneau sont percées deux fenêtres : la fenêtre supérieure dispose de grilles de stuc percé, aux belles formes géométriques tandis que la fenêtre inférieure à des grilles en fer.
Très longue, la façade n’est pas rectiligne, mais une longue bande d’inscription et une rangée de merlons lui confèrent une unité. Elle comporte de hautes niches peu profondes, enfermant chacune trois niveaux de fenêtres. Sans doute importées par les Croisés, celles situées en partie supérieure, rappellent les cathédrales gothiques. »

Source Egypte Eternelle

« L’entrée principale de ce magnifique ensemble se situe sur le boulevard Al-Muizz Li-Din Allah. Les deux pans de la porte sont couverts de plaques de cuivre percées et gravées de beaux ornements. Cette entrée donne sur un long couloir ! »(https://egypte-eternelle.org/im/caire/islam/qala/06.jpg) qui sépare la mosquée mausolée de la madrasa. »
Source Egypte Eternelle

Le mausolée

« Le mausolée est à la droite du grand couloir. Il y a deux entrées, l’une directe depuis le couloir et l’autre depuis une petite cour. L’accès principal se trouvait à l’extrémité d’un corridor central. Le visiteur traversait ensuite une petite salle sous coupole, puis une cour ouverte avec une fontaine en son centre avant de pénétrer dans la pièce principale par une porte en moucharabieh surmontée d’un important décor de stuc.
Les fenêtres au-dessus de la deuxième entrée sont entourées d’un beau cadre en stuc. Par ailleurs, une autre entrée ouvre directement sur le mausolée. La partie centrale est recouverte d’un dôme, soutenu par un anneau de quatre digues et quatre colonnes de granit aux chapiteaux dorés. L’agencement est tel que deux colonnes alternent avec deux digues. Le lambris des murs et des piliers est en marbre de couleur décoré de formes incrustées élaborées. Une bande d’inscriptions en lettres d’or orne ce lambris de tout son long. Les versets du Coran ainsi que la date de la restauration de 1908 y sont mentionnés.
Le Sanctuaire presque carrée, est couvert d’une coupole reposant sur un tambour octogonal, reposant lui-même sur quatre colonnes en granit à chapiteaux dorés et quatre piliers en brique habillés de marbre fin incrusté de nacre. Ensemble, ils définissent un espace octogonal au centre duquel se trouve la tombe d’al-Mansour Qalawun et de son fils, al-Nasir Muhammad, qui régna à trois reprises (de 1294à 1340).. Des rinceaux de vigne courant sur les murs et l’emploi de petits arcs de mosaïque de verre dans le mihrab évoquent la Grande Mosquée de Damas.
Les murs sont revêtus de marbre incrusté de nacre, un des exemples les plus raffinés de ce type de travail du marbre dans l’architecture islamique d’Égypte. Le mausolée possède un mihrab de 7m également décoré de marbre et de nacre, qui est l’un des plus grands d’Égypte
En 1303, un grand écrein de bois fut ajouté autour de la partie centrale du tombeau, à la demande du sultan al-Nâsir Muhammad ibn Qalâ’un. Il est réalisé selon la technique du moucharabieh, « petites bobines de bois tourné assemblées sans clous ni colle ». Cette technique était une spécialité du Caire sous les Mamelouks, et a continué à être pratiquée sous les Ottomans pour orner les fenêtres ou servir de cloison »

Source Egypte Eternelle

La madrassa et le hammam du mausolée

« La madrasa se situe en vis à vis du mausolée. Elle disposait d’une entrée au fond du couloir central, condamnée de nos jours. Malgré son état de conservation lacunaire, son plan peut être restitué : le visiteur pénétrait tout d’abord dans un petit vestibule qui menait à une grande cour. Autour de celle-ci s’ordonnaient quatre iwans de tailles très différentes, deux n’étant que des renfoncements, alors que celui situé à l’Est constitue une véritable salle de prière. Entre ces iwans se situaient les cellules des étudiants, réparties sur trois niveaux.
La salle de prière est séparée de la cour par une arcade à deux niveaux surmontée d’un oculus, qui rappelle des modèles déjà connus dans le monde byzantin. Les trois arcs annoncent son plan, basilical à trois nefs. Les arcs brisés sont élevés sur de hautes colonnes antiques de granite rose pourvue de chapiteaux corinthiens et rehaussées par des bases et des impostes.
Le décor de la salle de prière est principalement constitué de stuc sculpté. Ce matériau, né dans l’antiquité, est fréquemment employé dans l’architecture islamiste de brique iranienne comme en Egypte et en Espagne (palais de l’Alhambra, XIVe siècle). On le retrouve parfois en Europe, notamment sous les Carolingiens. Dans la madrasa du complexe de Qalâ’un, comme dans le mausolée, le stuc prend la forme de longs bandeaux sculptés de motifs végétaux, ornant les arcs et formant des oculi fermés de claustras. Le stuc se déploie aussi largement sur le mur qiblî, couvrant presque entièrement la paroi, aboutissement d’une tendance née sous les fâtimides. Deux types de motifs sont combinés, l’un composé de rinceaux végétaux, l’autre géométrique. Rayonnant autour d’étoiles à six ou huit branches, ils rappellent l’art du bois, très développé chez les Mamluks.
Le mihrâb, moins grand que celui du mausolée, est flanqué de deux colonnes qui supportent un haut arc en plein cintre. De plan outrepassé, la niche est décorée de marbres et surmontée d’une demi-coupole entièrement couverte d’une mosaïque à fond d’or qui rappelle l’art byzantin et les grandes réalisations architecturales omeyyades . »
Source Egypte Eternelle

Le Hammam

Hammam Inal

« Le Hammam du Sultan Inal est un hammam historique ( bains publics ) au Caire , en Égypte . Il est situé dans le quartier Bayn al-Qasrayn , rue al-Mu’izz , dans le centre historique du Caire. Le hammam a été commandé par le sultan Inal et construit en 1456, pendant la période mamelouke .  C’est l’un des rares hammams bien conservés au Caire sur les près de 80 qui existaient à la fin du 19ème siècle. Il a récemment fait l’objet d’une restauration pluriannuelle et est désormais ouvert aux visiteurs en tant que monument historique. »
Source Wikipedia

Le vestiaire
La table de massage

Il y a quelques année, je me souviens avoir observé de mêmes coupoles dans un hammam en fonctionnement à Budapest, le long du Danube.

Le bain

Loin de moi le blasphème, mais ne dirait-on pas un miqveh ?

Sultan Baruq Mosquée

Un peu d’appel à la prière pour accompagner la visite de cette mosquée si raffinée.

Lien ; https://paysdecham.fr/wp-content/uploads/2022/09/AlHazharAppelALaPriere.m4a

« Mosquée-Madrasa du Sultan Barquq ou Mosquée-Madrasa-Khanqah d’Az-Zaher Barquq est un complexe religieux du Caire islamique , le quartier médiéval historique du Caire , en Égypte . Il a été commandé par le sultan al-Zahir Barquq en tant qu’école d’enseignement religieux dans les quatre écoles de pensée islamiques , composé d’une mosquée , d’une madrasa , d’un mausolée et d’une khanqah . Le complexe a été construit en 1384-1386 CE (786 à 788 AH), avec le dôme ajouté en dernier. C’était la première installation architecturale construite à l’époque de la dynastie circassienne (Burji) du sultanat mamelouk .
Le complexe est situé dans le quartier traditionnel de la rue Muizz . Avec le Complexe du Sultan Qalawun et la Madrasa d’al-Nasir Muhammad , avec laquelle il est contigu, il forme l’un des plus grands agencements de l’architecture monumentale mamelouke au Caire, dans la section d’al-Mu’ izz rue connue sous le nom de Bayn sal-Qasrayn . »

Source Wikipédia

Un mouquarmas d’une grande finesse et d’une grande beauté
L’entrée et la sortie de la mosquée

Sabil Kuttab Katkhruda

Emir Sabil Kuttab ‘Abd al-Rahman Katkhuda est le constructeur de ce petit complexe en 1157. Sabil est une fontaine pour offrir de l’eau aux passants au dessus de laquelle se trouve un kuttab (école) dans lequel les orphelins musulmans étaient instruits du Coran.

Du second étage de Sabil Kuttab, vue sur Maez st

Retour à l’hôtel

Au bout de Moez st, je traverse le souk Khan Khalili et je débouche à la mosquée Al Hussein. Un détour dans le calme et la fraîcheur de la mosquée où je me pose quelques temps, et par taxi je rentre à l’hotel. Il est 13:00 h. Douche, sieste, rédaction de l’article et je sortirai à nouveau dans la douceur du soir cairote aux alentours de 20:00h pour souper.

La journée fut riche d’imprévus opportuns et heureux.

A bientôt les amis,

Michel

4 réflexions sur « 20220906 La moisson du hasard »

  1. C’est vraiment splendide ! Les détails par milliards, le soin apporté à chacun, les couleurs, les matières… Merci de nous partager autant de photos et d’ambiances !

  2. Et c’est reparti !.Toujours le même plaisir de te suivre , bravo et merci pour les textes et les explications.
    Fais attention à toi, à bientôt

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