20221023 El Qaab & Edfou

Un site dans le désert et un site en pleine ville

Sur la route

Un relai routier égyptien au bord du canal Youssef, au matin.

Presque un coin de paradis
De l’autre côté de la rue les enseignes avec mon chauffeur et son taxi.

Continuum

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El Qaab : le 3e drapeau
Edfou : le 4e drapeau

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El Qaab

C’est comme ça que je les aime les sites archéologiques : désertiques.

« La nécropole d’el-Kab, connu sous le nom de Nekheb dans l’antiquité, est située à 32 km au sud d’Esna, sur la rive ouest du Nil. L’activité sur le site s’étend sur toute l’histoire de l’Égypte ancienne et au-delà, de la période prédynastique à l’ère copte. La divinité majeure de la cité était la Déesse Nekhbet (Celle de Nekhen). Nekhbet est figurée par le vautour blanc de la Haute-Egypte reconnaissable par le dessous blanc de ses ailes. Nekhbet porte souvent le titre de « Dame de la vallée » car son domaine s’étendait à l’Est jusqu’aux montagnes, elle est assimilée à la couronne blanche de Haute Égypte. La nécropole est parsemé de vestiges de temples, d’habitats, de cimetières et de tombes taillées dans la roche »
Egypte Eternelle

Les tombes

Point bleu en bas à gauche de la carte

« La nécropole se trouve à l’extérieur de l’ancienne ville, à environ 700 m de l’enceinte à l’Est. C’est principalement une colline de cinquante mètres de haut dans les flancs de laquelle des centaines de sépultures ont été creusées. Elle abrite également des chapelles funéraires décorées avec brio du Nouvel Empire. Quelques tombes importantes nous livrent des renseignements primordiaux sur l’histoire et l’agriculture du pays et sur les débuts de la XVIIIe dynastie (1549-1295). Du Moyen Empire à la fin du Nouvel Empire le versant Sud qui domine la ville a accueilli les sépultures des familles des Nomarques de la cité : Ces tombes comportent des chroniques relatives à la guerre contre les Hyksôs à la fin de la XVIIe dynastie, notamment celle de l’expulsion des Hyksôs du pays par Ahmès fils d’Abana. (Il aurait apporté un fort soutien aux Princes Thébains de la XVIIe dynastie dans leur lutte contre les Hyksôs. Les Thébains, en remerciement des services rendus auraient offert à sa famille ces tombeaux magnifiques.). »
Source Egypte Eternelle

Tombe de Renni
Le plafond et sur la traverse le cartouche de Renni
L’homme à gauche est un prêtre : il porte la peau de léopard
Deux sistres et un collier
Un oeil Oujdat
Renni sur son lit de momification. Sur sa momie on lui pratique le rituel de l’ouverture de la bouche
Observez les graffitis : il datent du XIXe siècle dernier !
Un palais avec son jardin : peut-être celui de Renni ?
Le chien de Renni qui le suit
Un graffiti islamique : on reconnait le nom d’Allah
Ahmes fil d’Abana
Observez : la tombe n’est pas finie ; il n’y a que le dessin, les peinture manquent.
Son caveau
Tombe de Setau
Un arc et sa flèche

Dans cette tombe il y a 2 caveaux

Tombe de Paheri
Observez les graffitis de 1839
Encore pleins de graffitis du XIXè
Observez le petit singe sous le siège
Il mange des dattes et il a le cul tout rouge
Tendresse paternelle
Paheri en adoration devant Osiris
Paheri en adoration devant Anubis le Dieu de la momification
Scène de banquet. Registre du haut, 2e personnage en partant de la droite : un musicien
Bateaux en partance
Et les bateaux voguent

Rappelez vous que toutes ces peintures datent de 2e période intermédiaire, de la XVIIe dynastie, du temps où le Pharaon Ramose -1553 avjc chasse d’Egypte les Hyksos les pharaons sémites.

La polémique avec mon chauffeur

La visite des tombes terminée il me reste la visite des temples situés à 3 et 5 km du parking d’entrée où m’attend le taxi. Il n’est bien sûr pas question pour moi de ne pas accéder à ces temples quitte à m’y rendre à pied.
Je demande au gardien s’il est autorisé d’y accéder. La réponse est affirmative. Il convient toutefois de s’y rendre en voiture.
il y a là sur le site en même temps que moi un groupe. Je demande en anglais à leur guide de bien expliquer en arabe à mon chauffeur, la possibilité de se rendre sur les sites. Ils sont avec des mini-van.
Ahmed mon chauffeur rechigne, mais devant les gardiens du site et le guide, il n’ose refuser sachant qu’il s’agit d’une piste bien roulante. Nous voilà partis avec les 4 mini-van qui suivent. En voiture Ahmad m’explique que sa prestation pour El Qaab s’arrête au parking du ticket office au pied des tombes. Que la piste abîme ses pneus et que sa voiture n’est pas adaptée pour rouler sur de la piste. Je ne réponds pas. Je le tiens : je lui doit encore 350$ et je discuterai de la facture finale s’il n’accepte pas de m’emmener aux temples. Mais me dit-il : comme je suis son ami il accepte de m’y conduire.
2 km plus loin nous arrivons au 1er temple l’hémispeos : le gardien ouvre les portes. Je ne sais pourquoi les touristes en van restent dans leur véhicule. Ma visite terminée je demande à Ahmed de repartir. Et je lui dis que s’il ne veut pas aller sur la suite des sites à 3 km, je demande au guide du van si je peux aller avec eux. Ahmed ne peut accepter : il aurait très mauvaise presse auprès du guide des vans. Il me dit que j’ai une voiture pour cela. Alors en route et nous partons. Il roule presque au pas pour ménager ses pneus, ce que je trouve un peu superfétatoire du fait de la très bonne qualité de la piste. Les vans nous suivent. Depuis le parking du ticket office l’ambiance est lourde. Que m’importe.
In fine nous arrivons sur le site et nous prenons une photo.

La Chapelle de Thot ou Temple de Ramsès II

« Egalement appelé « El-Hammam » et « Chapelle de Thot ». Elle a été construite par Setau, vice-roi de Koush, pendant le règne de Ramsès II. Elle fût restaurée sous la Période Ptolémaïque et fut aussi dédiée à d’autres divinités. Près de la chapelle de Thot, un chemin dans l’oued mène à un ancien spéos de la19ème dynastie. »
Source Egypte Eternelle

Le temple hémispeos

« Dédié à la Déesse Isis et creusé dans la roche dans sa partie intérieure (hémispéos), il est daté du règne de Ramsès II. Il sera transformé par les Ptolémées en un temple de réception complexe. Un long escalier  » mène à une terrasse
pourvue d’un kiosque, placé devant l’entrée de la chapelle taillée dans le roc. On peut voir une stèle  » de Ramsès II, taillée dans sa façade. Deux vestibules conduisent dans une chambre voûtée. Les reliefs intérieurs sont mal conservés, ceux près de l’escalier et de la cour ont été restaurés. Ici fut célébré l’un des festivals les plus importants de l’ère ptolémaïque, le « Retour de la déesse errante ». Cette très grande fête comprenait des processions joyeuses et la navigation de barques divines, ainsi que des chants, des danses, des repas et des beuveries pour commémorer le retour heureux du désert nubien de la fille du dieu soleil Ra. Au début de la période Chrétienne il sera transformé en un monastère Copte. »

Source Egypte Eternelle

Quels iconoclastes ces chrétiens ! Les religions du Livre vont frapper.

D’où l’on vient : le ticket office et les tombes
Où l’on va : le temple d’Amenhotep et le rocher aux vautours

Le temple d’Amenhotep

Point vert en haut droite de la carte

« A l’entrée de l’Ouâdi Hilal se trouve une chapelle reposoir consacrée aux Déesses Nekhbet et Hathor. Sa construction est attribuée au Roi Aménophis et à son père Thoutmôsis IV. La chapelle est de forme presque carrée et le toit est soutenu par quatre colonnes à chapiteaux hathoriques. Elle a bénéficié d’une réalisation soignée, l’intérieur est décoré de peintures qui ont conservé encore aujourd’hui presque leur teinte d’origine. Devant l’entrée existait une petite salle hypostyle avec quatre colonnes. Sur la façade fut gravé un texte par le Prince Khâemouaset, un fils de Ramsès II annonçant le jubilé de son père en l’an 42, ainsi que des graffitis fait par des voyageurs de passage.
Deux souverains y sont représentés : Amenhotep III et son père Thoutmosis IV. Ce monument a donc été construit soit entièrement par Amenhotep III au début de son règne, soit débuté par Thoutmosis IV et achevé par son fils.
Dédiée à Nekhbet, elle consiste en un parvis (ajouté à l’époque ptolémaïque) et un petit sanctuaire d’une pièce. Des Graffitis de diverses périodes décorant sa façade, ainsi que des inscriptions datant de l’Ancien Empire sur des rochers plus loin dans le désert indiquent l’itinéraire sacré de procession en l’honneur de Nekhbet.
La décoration du sanctuaire souligne sa fonction de reposoir, avec le long des deux parois latérales, de grandes scènes d’offrandes d’Amenhotep III à la barque de Ré. Bien que les textes du temple indiquent que la chapelle était dédiée à Nekhbet, une frise de têtes Hathorique qui alterne avec les cartouches d’Amenhotep III autour des murs supérieurs de la chambre suggère son assimilation à Hathor. Les chapiteaux des quatre colonnes portant les architraves soutenant le
toit sont également Hathoriques.
Des Scènes inachevées d’oiseaux et de bétail et de lion dans un marais de papyrus, font allusion à la manifestation de Hathor comme une vache ou un lion. En outre, l’utilisation de l’épithète, nbt r-int (« Dame de l’entrée de la vallée »), est un titre associé à Hathor. »

Source Egypte Eternelle

Le groupe en vans ; aucun ne m’adressera la parole au fond de wadi Hillal perdu.

Le rocher aux vautours

Au retour je demande à Ahmed de s’arrêter au Rocher des Vautours. Je lui explique : il y a sur ses parois des gravures qui dates du paléolithique supérieur et de la période prédynastique. Il s’arrête et je lui dit que 1/2 heure suffira. Je lui indique que je vais faire le tour du rocher. Je n’ai aucune information sur l’emplacement des gravure et je compte sur la Providence. Et puis même si je ne trouve rien, cheminer autour de ce rocher est un réel plaisir pour moi. Finalement en observant les traces de pas au sol et les parois je les détecte.
Et il y en a tellement que c’eût été impossible de ne pas les voir. C’est pour moi un moment délicieux de connection avec les rochers qui parlent de ces hommes qui ont gravé ces dalles.

« En remontant l’oued, on trouve monticule rocheux connu sous le nom de « Rocher aux vautours ». On y a relevé de nombreux pétroglyphes, graffiti ou stèles gravées datant de l’Ancien Empire, certaines remontent à la Période Prédynastique (v.3500-v.3150). Plusieurs monticules et collines isolées portent un grand nombre de dessins symboliques gravés sur leurs surfaces rocheuses (pétroglyphes). Les pétroglyphes font partie de l’art rupestre allant de l’ère prédynastique à l’époque islamique. On trouve également des inscriptions hiéroglyphiques remontant pour la plupart à l’Ancien Empire et plus précisément à la Sixième Dynastie.
Plus loin
De nombreux graffiti et stèles, en écriture hiéroglyphique, hiératique et démotique, ont été laissés par les pèlerins se rendant à la chapelle d’Amenhotep III. Environ six cents inscriptions, la plupart écrites en hiéroglyphes semi-cursifs, ont été récupérées. Ces inscriptions de roche ne sont pas simplement les graffitis des voyageurs passant par Elkab. Dans la plupart des cas, ils ont été gravés pour les résidents de la colonie, en particulier les prêtres attachés aux cultes de la déesse vautour Nekhbet. »

Source Egypte Eternelle

Ci-dessous toute les datation de périodes sont mon interprétation.

Prédynastique
Prédynastique ou paléolithique final
Prédynastique
Avec le poisson  « Narmer » : ancien empire
Paléololithique : un auroch
Paléololithique : un auroch
Paléololithique : un chacal

Edfou

Alors Edfou, c’est comme Denderah et Esna, ce ne sont pas des temples vraiment égyptiens, mais plutôt des temples Greco-Romain, voire Romain à la mode égyptienne. Il sont de l’époque Ptolémaïque à l’époque Romaine jusqu’à 300 apjc avant que les Religions du Livre ne débarquent. Relativement récents ils sont très bien conservés surtout que pendant 2500 ans ils ont été ensablés.

« En raison de son prodigieux état de conservation, Edfou est le temple par excellence. Est-ce un hasard si son protecteur, Horus , qui est aussi celui de Pharaon, a veillé avec tant de soin sur cet édifice qu’il nous est parvenu intact. Capitale du deuxième nome de la Haute Égypte, Edfou fut ville importante et riche dès l’Ancien Empire. Elle était le siège d’Horus symbolisé par un disque solaire ailé, autrement dit la lumière en mouvement. Connu en ces lieux sous le nom d’Horus de Behedet, le dieu est également faucon ou homme à tête de faucon.
L’impression offerte par Edfou est tout simplement extraordinaire. On est persuadé qu’il ne manque pas une pierre, pas une sculpture, pas un relief. Sans nul doute, Edfou est un miracle. Sa préservation est due à la magie d’Horus qui a veillé sur son temple d’élection. Les rationalistes ont un autre avis. Pour eux, tout s’explique par une longue période d’ensablement, pendant laquelle seules les parties hautes de l’édifice restaient visibles.
Les membres de l’expédition d’Égypte, en 1798, constatèrent que des fellahs avaient construit leurs demeures autour du temple et même sur le toit ! Edfou était alors une sorte de forteresse permettant de s’abriter lors des raids des pillards du désert. Et ce n’est qu’en 1860 que le FrançaisMariette commença à désensabler Edfou dont la grande salle à colonnes avait été comblée jusqu’à la hauteur des chapiteaux. Un autre Français,Chassinat, s’attela à une autre tâche, beaucoup plus gigantesque : copier les longs textes qui ne rempliront pas moins de 15 volumes in-folio dont la plupart, hélas ! attendent toujours une traduction. Edfou est le temple parfait, le temple symbole dans toute sa pureté. Il nous mène de la lumière du monde extérieur au secret du Saint des saints à travers une succession de salles.


Le grand temple, est pratiquement intact, à l’exception de quelques dégradations dans les corniches. Il lui manque deux obélisques précédant l’entrée et les grands mâts à banderoles ornant la façade. Par ses dimensions (137 m de long, 80 m de large) Edfou est le plus grand temple d’Égypte après Karnak Ce sanctuaire était le centre d’un ensemble sacré dont les autres éléments (les magasins, les logements des prêtres, les ateliers) ont disparu  ou sont mal conservés. De tout temps, le site d’Edfou fut consacré au faucon d’Horus. C’est là que le rapace, symbole du dieu, venait se poser. C’est là qu’il avait établi son aire sur la terre d’hommes. L’édifice actuel est donc le dernier et le plus vaste d’une série de monuments élevés à la gloire du dieu. La pose de la première pierre eut lieu le 23 août 237 avant J.-C., sous le règne dePtolémée III Evergète, la Construction s’achevant en 57 av. J.-C.
Pendant deux siècles, Edfou fut le plus grand chantier d’Égypte, affirmant la pérennité d’Horus, dieu national, à l’époque où I’Égypte n’était plus une grande puissance. Si l’on connaît ces dates, on connaît également le nom de l’architecte: un certain Imhotep dont le nom rappelle étrangement celui du sage Imhotep, créateur de la pyramide à degrés de Saqqarah ! Comment mieux exprimer que c’est le grand ancêtre, le patron de tous les Maîtres d’Œuvre, qui présida à l’élaboration du plus parfait des temples ?  » Je tiens le coin de bois et le manche de la canne du sceptre », dit le roi Maître d’Œuvre, lors de la cérémonie de fondation. « Je tiens le fil avec la déesse Séchât , mon regard suit le cours des étoiles mon œil observe la polaire, j’ai établi les quatre angles du temple » Comme toujours, la construction débuta par le Saint des saints, c’est-à-dire par l’essentiel. »

Le tell d’Edfou
Le tell d’Edfou

J’avoue avoir traité Edfou avec un brin de légèreté.

A bientôt les amis

Michel

1 réflexion sur « 20221023 El Qaab & Edfou  »

  1. Ton sentiment de traiter le site de Edfou avec un brin de légèreté est à mon sens un peu sévère. Nul besoin d’être exhaustif ni obligation de se contraindre à une production à fréquence régulière. Bon professeur, grâce à tes articles tu permets à tes correspondants de creuser à leur guise tel ou tel sujet.

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