Bonjour à toutes et à tous,
Ce matin au Caire il fait un temps splendide.
Il me reste tant de choses à écrire.
Voilà un article plus technique.
Cependant : ayez conscience.
Au delà de ces considérations pratiques, ou nonobstant, en rien les conditions décrites ci-après ne fracturent la recherche, la poésie et la spiritualité qui m’ont accompagné. Parce que par delà de ces conditions, cette relation authentique et parfois rude avec un territoire et ses habitants – que j’ai vécue – est première et fondamentale.
Je profite de cette dernière journée au Caire dans le confort rustique de ma chambre d’hôtel pour rédiger « à chaud » ces notes de voyage. Peut-être devrais-je attendre quelques peu pour cette rédaction, mais je préfère le faire ainsi :
– j’ai du temps : cette journée,
– plus tard de retour dans mes pénates, de par les activités qui reprendront, je ne trouverai sans doute ni le temps ni le courage de le faire, ne jugeant pas cela indispensable,
– les impressions et les sentiments ne sont pas encore émoussés : ma rédaction n’en sera que plus vive.
Je rédigerai cette note par thème.
Bien que le blog soit public, je ne vais pas forcément écrire des choses agréables. J’en prends la responsabilité. Il convient au lecteur de considérer que ce sont des marges de progrès. Toutefois je le ferai avec un maximum de bienveillance mais sans compromission.
Il faut aussi prendre en compte que ce qui suit ne sont jamais seulement que les opinions écrites d’un voyageur solitaire. Ce qui ne leur confère aucune quelconque autorité.

La logistique
Les transports

Les grands bus
De grandes compagnies de bus sillonnent le pays. Ce sont de grands bus pour les grandes distances. C’est un moyen de transport que je n’ai pas utilisé.

Les microbus
Le transport à moyenne et courte distance repose sur l’initiative privée de petits propriétaires de « microbus », qui sont innombrables. Ce qui rend le réseau dense. Il y a ainsi des « microbus Central Station (mahata)» mais on peut héler un microbus sur la route. Arrivé à la microbus Central Station, il suffit d’annoncer sa destination au premier chauffeur venu, pour que de porte-voix en porte-voix vous vous retrouviez devant le microbus de votre destination. Le plus difficile est de trouver la microbus central station de la région de votre destination. Ce sont des mini-bus de 7 places. Le prix est dérisoire. Ils partent quand ils sont pleins ou presque. L’attente n’a jamais excédée 15 mn. Cette organisation est identique à la Palestine où je me suis rendu en 2018.
Le taxi
Pour se rendre à un point précis le seul moyen est le taxi. Pour optimiser les coûts on peut faire une approche en microbus et terminer pour les derniers kms en taxi. Une course au Caire est de l’ordre de 50 pounds (2,50€) et pour les courses en dehors des villes le prix est entre 200 pounds (10€) et 400 pounds (20€). Pour les grandes distance le prix est astronomique j’y ai cependant eu recours entre Luxor et Aswan en sorte de pouvoir visiter des sites archéologiques sur le parcours. Cela m’a coûté environs 450€ pour trois jours de taxi sur des distances quotidiennes d’environ 200 km aller/retour.

Voir mon article
https://paysdecham.fr/20221022-20221025-un-plan-pas-au-top/

Le train
L’Égypte dispose d’une grande ligne qui parcours le pays dans la vallée du Nil. Pour les longues distances c’est le moyen que j’ai privilégié : de Béni Suef à El Minia, de El-Minia à Qena. Les trains sont relativement confortables et quelques fois luxueux (mais d’un luxe désuet) en 1ère classe qui dispose de la climatisation (très inconfortable). Il convient tout à fait de circuler en 2è classe qui n’offre pas de la climatisation.
La compagnie dispose d’un site internet très bien fait. On peut y consulter les destinations, les horaires, les n° de train. Cela me fut très utile.
Il n’est pas facile d’acheter son billet au guichet qui est assailli de voyageurs. Ils vous passent devant. Mais la police touristique veille : ainsi chaque fois ils m’ont conduit à l’arrière du guichet et ont demandé le billet pour moi. Comme en Europe, sur les grandes lignes votre billet comporte le n°de la voiture et le n° de votre place. Il y a des trains de nuit très luxueux qui relient Le Caire à Luxor et inversement.


Les bateaux sur le Nil
Il me semblait qu’il serait aisé de trouver des embarquements pour voyager sur le Nil.
Bien sûr que c’est facile en réservant une croisière sur ces gros immeubles flottants qui naviguent du Nord au Sud et de Sud au Nord sur le Nil. D’abord ce moyen de transport n’est pas à mon goût et surtout il ne permet de s’arrêter ni de visiter à sa guise tous les sites archéologiques qui s’égrènent le long du fleuve. Il ne s’arrêtent qu’aux sites les plus renommés. Débarquent alors une cinquantaine de personnes qui s’abattent sur le site archéologique.
Hors de ces « bateaux de croisière » je pensais pouvoir trouver de petits embarquements pour sillonner le Nil sur plusieurs jours et m’arrêter pour visiter à ma guise. Le rêve quoi ! Ce fut une illusion ou alors je ne me suis pas assez bien débrouillé. Mais l’Egypte pays n’est pas organisé pour ce type de transport et de tourisme plus individuel.
Le seul embarquement de cette nature fut celui que j’ai âprement trouvé de Quena à Luxor en un jour de 7 heures de navigation. Ce fut une belle expérience.


Voir mon article
https://paysdecham.fr/20221015-qena-luxor-transfer/
Les hébergements
La qualité des hébergements provient essentiellement du prix que l’on y consacre (quelle lapalissade !). À partir de 50 € la nuit on trouve d’excellents établissements. J’ai réservé au fur et à mesure de mon voyage par les grands sites internet dédiés : Booking.com, Hotel.com. En général je restais une dizaine de jours, pour rayonner à partir de là. Ainsi en fut-il pour Le Caire, Ghizeh, Medinet El Fayoun, El Minia, Abydos, Qena, Luxor, Assouan, Abu Simbel.
Par contre ils offrent tous une connexion internet wifi défaillante, faible très lente (excepté le Grand Hotel Qena).
J’ai fui rbnb qui n’est pas du tout fiable : je craignais me retrouver à la rue. Sauf pour Abu Ghorab chez Serror Guest House qui fut une réservation rbnb. Chaque autre fois où j’ai réservé sur rbnb, pour être sûr j’envoyais un message à l’hôte : sans réponse de l’hôte sous 24 h je résiliais la reservation. Rbnb a toujours remboursé le montant payé. Je me souviens avoir rencontré le même problème en Israël : réservation, payée de surcroît, au moment de m’y rendre le propriétaire m’a fait savoir qu’il ne louait plus.

Le plus mauvais hébergement fut :
– Au Caire : Isis Hotel
– Au Caire : Lotus Hôtel
Les meilleurs hébergements furent :
– A Ghizeh : Guardian Guest House
– A El Minya : Hôtel Omar Khayyiam assez luxueux
Mais aussi les bons :
– A Abu Ghorab : Seror Guesthouse
– A Medinet el Fayoun : Vacanze (un appartement)
– A Qéna : GranHotel Qéna, modeste mais convenant parfaitement
– A Luxor : Ibérohôtel, plutôt luxueux
– A Assouan : Marhaba Hôtel, modeste mais convenant parfaitement
– A Abu Simbel : Hillol Hôtel
Le plus médiocre :
– A Abydos : House of Life, bien que très luxueux
Le téléphone, les connections internet et wifi
Tout d’abord il faut abandonner sa carte Sim national (Orange pour moi) : utilisable à des prix astronomiques. Il convient d’opter pour une carte Sim d’un fournisseur local :
– avec communications téléphoniques,
– avec x GO de datas,
selon les besoins
La qualité des connections wifi des hébergements, Guest Houses et hôtels ont été variables souvent catastrophiques. Certains n’en disposait pas du tout, d’autres offraient au réseau toujours trop faible, même dans les hôtel luxueux. Ainsi ils offrent tous une connexion internet wifi défaillante, faible très lente (excepté le Grand Hotel Qena). Il m’a fallu me résoudre à utiliser les datas de mes cartes sim
– pour rédiger et éditer les articles du blog ;
– et pour opérer toutes les connexions nécessaires pour l’organisation de mon voyage : banque, réservations, vols, recherches …
J’y attachais une grande importance compte tenu de mes besoins pour la tenue du blog et de la rédaction et la publication des articles. J’en fus réduit à utiliser la connexion internet avec ma carte sim personnelle : à mes frais par conséquent.
Quoiqu’il en soit j’ai pris les dispositions pour disposer d’une connexion internet par un abonnement personnel à un fournisseur d’accès égyptien : « we »
Pour cela mes besoins furent par mois :
– 40 à 50 Go de données sur la tablette, datas seulement,
– 40 à 50 Go de données sur l’iPhone, datas et communications téléphonique
Ce sont des besoins peu ordinaires je concède. En Egypte, c’est compliqué. Pour ces volumes il faut aller chez le fournisseur d’accès, y passer facilement 1h1/2 ce que j’ai fait au Caire et à El Minya.
Avec les tribulations ci-dessous décrites et dans mon article :
https://paysdecham.fr/20221031-assouan-philae/
« Ce matin du 1er novembre je tente d’accéder à internet ; pas d’accès. Inutile de tenter de me connecter avec le réseau wifi de l’hôtel il ne fonctionne pas (comme d’hab !). Je me suis donc résigné à utiliser mes datas disponibles sur mes 5 cartes sim, que j’ai achetées pour cela pour environ 200 €. A El Minieh, j’en ai acheté 5 avec chaque fois 47 MO de datas chacune. Je pensais être ainsi suffisamment armé jusqu’à la fin de mon voyage en Egypte. Equipé de la sorte je peux accéder à internet sans avoir besoin d’un réseau Wifi, comme ceux des hôtels qui sont toujours déficients.
Mais ce matin aucune connexion internet ! Je teste mes 5 cartes sim : aucune ne fonctionne. Je me dis qu’il doit y avoir un problème de réseau et je patiente jusqu’à 13:00.
A 13:00 toujours pas de connexion. Alors je décide d’aller chez un magasin We (mon fournisseur de cartes Sim, c’est comme Orange ou Free …) que j’ai repéré non loin de l’hôtel près de la gare.
Me voilà devant un vendeur qui m’explique que toute mes cartes sim sont périmées puisque la durée des « package » est de 30 jours. Comme j’ai acheté mes carte à El Minieh le 30 septembre, le 1er novembre elle deviennent « automatiquement » périmées. J’ai dû mal à comprendre …
Bien sûr je proteste. Et je dis que personne ni au Caire ni à El Minieh ne m’avait prévenu de ce délais de validité. Rien y fait, ils ne font aucun effort commercial. Je suis furax et je leur fais savoir. Je leur dis que c’est un très mauvais service.
J’en suis rendu, comme internet m’est indispensable pour poursuivre mon voyage à accepter de payer pour recharger 2 cartes Sim :
– une pour le mobile avec 47 Go de data et du temps de communication tel ;
– une pour la tablette avec 47 Go de data seulement sans communication tel.
Ce que j’apprends de cette mésaventure : il n’était pas nécessaire que je m’équipe de 5 cartes sim : 2 suffisent une pour le mobile et une pour la tablette et qu’il est très facile de recharger en data les cartes sim. Dans toutes les villes il y a des concessionnaire We. Ces enfoirés d’employés de We du Caire, comme ceux d’El Minieh auraient pu me conseiller dans ce sens et à tout le moins me prévenir du délai de 30 jours de validité des cartes sim !
Les Égyptiens ont le sens du bachisch pas celui du service !
Cette seconde petite anecdote, toujours pas pour me plaindre mais pour faire saisir l’ambiance et les pièges souvent tendus d’un voyage en Egypte en solitaire. Je n’avais pas rencontré autant de difficultés quotidiennes au cours de mon voyage au Proche Orient en 2018, même au Liban. »
L’alimentation
L’alimentation ne fut pas un point fort de ce voyage. J’ai toujours privilégié les restaurants populaires et de rue. J’ai donc mangé un peu toujours la même chose :
– foul
– soupe
– 1/4 poulet grillé ou chaourma
– riz et frites
– salade
Mais j’ai surtout beaucoup aimé et consommé des jus de fruit frais notamment à la mangue.
Ceci mis à part, au cours de la croisière sur le Lac Nasser et les derniers jours au Caire, où mon ami Rani m’a fait connaître des restaurants syriens : la nourriture y fut délicieuse.


Tourisme de masse ou tourisme individuel ?
Il est d’évidence que l’Egypte s’est organisée pour un tourisme de masse, celui qui produit le meilleur rapport bien sûr. Visiter l’Egypte avec un tour opérateur est peut-être in fine la meilleure solution. Pas de problème de contingence et de logistique. Et la visite des lieux les plus emblématiques est assurée.
Pour un voyage « à la main », solitaire ou à plusieurs, tout devient très compliqué. Il faut bien sûr prévoir sa logistique et l’organiser : hébergement, restauration, transport, change, connexions internet. Pour qui aime un peu sortir des sentiers rabattus du tourisme de masse, c’est l’option. En Egypte c’est particulièrement compliqué. Mais avec une bonne dose de volonté, de courage, d’obstination, d’abnégation, de compréhension, d’altruisme, d’empathie on y parvient. Et le résultat n’est pas toujours au niveau du résultat escompté. Souvent pourtant la joie du succès est au bout du chemin et avec le bonheur de se retrouver sur l’objectif désert, au bon moment survient. …. un moment de grâce.
La circulation automobile
C’est un autre monde sur une autre planète. Pour le piéton européen c’est un enfer.
Il faut bien savoir qu’en Egypte tous les véhicules :
– voiture,
– microbus,
– camionette
– moto-camionnette,
– touktouk,
– moto,
– calèches,
– tombereaux à plateau tirés par des ânes ou des chevaux,
– cavaliers
– vélos,
se considèrent prioritaires sur les piétons. Il convient donc de bien garer ses fesses quand il s’agit de traverser une rue à fort trafic. … Que le rodéo commence !…
La technique est de viser une trouée dans le flot continu. De s’avancer lentement dans la chaussée, le regard fixé sur les véhicules qui arrive en se tenant prêt à courir. Il faut aussi savoir se faufiler à travers les véhicules dans un flot à débit plus lent.
D’autant que quelques fois il roulent à contre-sens. Et que la nuit ils roulent tous feux éteints et se signalent par appels de phares et klaxons.
D’une façon générale les véhicules se considèrent prioritaires sur tous les autres véhicules et piétons. Et comme le code de la route ne semble pas exister ici, il signalent leur priorité à coups de Klaxons incessants y compris pour signifier aux piétons de se garer. Ce qui a pour conséquence de produire en ville un niveau sonore très élevé.
Ils ne mettent jamais la ceinture, fument, abusent du téléphone au volant.
Sur route pas de quartier :
– vitesse,
– dépassement à gauche et … à droite,
– aucun respect de la signalisation en bord de chaussée comme au sol (de toute façon il y an a très peu).
Une fois je me suis retrouvé dans un taxi qui a pris une bretelle en courbe à contresens. Là j’ai eu très peur. Et c’est moi qui l’ai signalé au chauffeur qui a fait Demi-tour sur place … dans la courbe
Par contre sur route les ralentisseurs sont très nombreux : tous les quelques kms. Ils sont aussi très efficaces : il convient de les franchir au pas.
Pour les motos ils ne portent jamais de casque ni pour le conducteur comme pour les passagers. J’écris bien les passagers : j’ai vu une fois une moto avec le père au guidon, la mère à l’arrière et entre eux leurs 3 enfants.


L’environnement sonore
Les Égyptiens ne semblent pas connaître le silence :
– les appels à la prière 5 fois par jour par haut-parleur,
– le vacarme de la circulation avec les klaxons,
– les sirènes très fréquentes des véhicules prioritaires : police, ambulance,
– le Coran psalmodié en tous lieux : voiture, magasins, …,
– quand ce n’est pas le Coran psalmodié, la musique à fond partout,
– les échanges sur téléphone portable,
– enfin l’expression orale des Égyptien toujours d’un niveau sonore élevé : s’appelant ou s’invectivant à distance.
Même la nuit le niveau sonore reste important. Il est préférable d’avoir une chambre sur cour que sur rue même avec un balcon.
Les Égyptiens semblent s’en accommoder sans problème, mais pour moi ce fut presque devenu insupportable vers la fin de mon séjour.
L’accueil, les « Anges Gardiens », l’Etat policier. Et Dieu dans tout cela ?
L’accueil
Accueil ne signifie pas hospitalité. Bien sûr il y a des gens accueillant et formidables partout. Bien sûr des gens m’ont aidé. Toutefois quand on voyage seul on a besoin des autres. On est très sensible à la façon dont les gens vous accueillent : cela passe par le regard, l’attitude, une forme de corps, un sourire qui ne soit pas de façade ou commercial, la façon de prendre en compte une question et d’y répondre, la façon de recevoir un client.
Je n’aime pas fréquenter les établissements et les quartiers chics. Je préfère le « street breakfeast included » et les restaurants de rue dans les quartiers populaires. C’est sûr que du coup l’accueil devient beaucoup plus basic.
Comment accueillons-nous l’étranger ?
Quand est-il maintenant en Egypte ?
Si « l’Egypte est un don du Nil », l’Egypte moderne est un don « l’Egypte pharaonique ».
Sans cette histoire pluri-millénaire, pas de manne touristique, pas de richesse pour l’Egypte moderne.
Pour les Égyptiens cette manne touristique est un dû, et le touriste le vecteur de ce dû. Il doit « raquer ». Les touristes viennent à l’Egypte alors pourquoi se soucier du touriste et de ses besoins réels, ils viendront bien toujours. Cela a engendré chez l’Egyptien une mentalité dénuée d’empathie et d’altruisme. Cela engendre chez l’Egyptien une sorte de mépris et de désinvolture vis-à-vis du touriste. Aucune recherche, je le répète, du besoin réel du client qui devient une machine à fric. Ils ont le sens du « bakchich » pas celui du « service ». Pour preuve, j’avance ma mésaventure des cartes sim.
https://paysdecham.fr/20221031-assouan-philae/
Ils pratiquent une approche mercantile sèche alors qu’une approche commerciale plus subtile serait opportune.
Nonobstant les accueils commerciaux de façade, je n’ai ressenti, à quelques exceptions qui confirment la règle, je n’ai ressenti de la bienveillance de la part des Égyptiens.
Dans les rues les interpellations sont constantes, toujours en Anglais,
– hello
– where you from ?
– what’s your name ?
– welcome
– welcome to Egypt
– where are you going ?
– where you stay ?
Dans un pays touristique comme l’Egypte ces interpellations sont normales. Mais leur fréquence incessante atteint la limite du supportable, comme à Luxor par exemple. Elles relèvent d’une approche mercantile abrupte sans respect, mais aussi quelques fois d’une réelle curiosité franche.
Il conviendrait aux Égyptiens de faire évoluer leur logiciel mental vers plus d’empathie et d’altruisme, moins de mépris et plus de respect pour autrui, pour leur bien être et leur interêt propre.
Quelques fois (rares) le contacts ont été très heureux ; comme dans la maison de Muhammad à Coptos.

Les « Anges Gardiens »
4 régions visitées :
– la Basse Egypte avec Le Caire et le Fayoun ;
– la Moyenne Egypte avec El Minya ;
– la Haute Egypte avec Abydos, Luxor, Assouan ;
– la Basse Nubie avec la croisière sur le Lac Nasser et Abou Simbel.
La Moyenne Egypte est la région où je me suis senti le plus heureux.
Quand on visite le site du Ministère des Affaires étrangères français, les régions de Basse, de Haute Egypte, et de Basse Nubie sont qualifiées de sûres. Par contre la région de Moyenne Egypte est qualifié de zone « à risques » faible.
Cette qualification des zones est sans doute la même pour les autorités égyptiennes.
Ce qui explique que j’ai bénéficié d’une couverture policière en Moyenne Egypte et pas ailleurs. Dans cette zone, j’ai toujours été accompagné au cours de mes déplacements diurnes et de mes transferts de ville à ville d’un policier en civil, que j’ai qualifié « d’Ange Gardien » dans mes articles. Ce fut quelques fois pénibles quand il deviennent tatillons ,mais en général j’ai leur présence à mes côtés. Cela facilitais les démarches pratique : microbus, thé, restaurant, … Les policiers en civils sont reconnaissables : il portent un pistolet à la ceinture.
Un état policier ?
C’est en tout cas un état où les activités et les déplacements des individus sont étroitement encadrés, voire surveillés.
On peut aussi constater l’impressionnant dispositif de contrôle mis en œuvre par le recours à :
– la police touristique
– la police
– la police en civil
– l’armée.
Sur les routes les checkpoints sont fréquents avec contrôle d’identité du chauffeur et des passagers (excepté dans les microbus).
Dans les hôtels un contrôle strict du visa des touristes est systématique.
C’est ainsi un nombre impressionnant de « fonctionnaires » consignés à cette activité de contrôle.
Ce qui doit coûter une fortune à l’Etat égyptien.
C’est aussi un état dont le territoire est « bouclé » : en Egypte il y a des barrières partout pour empêcher de circuler librement. A El Minia, par exemple, le jardin public sur les bords du Nil est fermé côté rue par une balustrade franchissable qu’en certain point ouvert. Alors qu’il serait tellement plus agréable de pouvoir aller et venir à sa guise du jardin à la rue quelqu’en soit l’endroit. Il en est ainsi dans tous les lieux public.
Et il en est ainsi aussi dans les sites archéologiques, qui sont eux-mêmes ceint de hautes barrières, et dont les lieux les plus emblématiques sont souvent bouclés. Ce qui fait le bonheur des gardiens qui, pour un bakchich, vous ouvre le lieu bouclé … et le tour est joué. Voilà une pratique bien tendancieuse.
En fait en Egypte je ne me suis jamais senti libre. J’ai toujours eu l’impression d’être prisonnier, contraint. Dans les sites archéologiques impossible de s’éloigner quelque peu dans le désert environnant sans se faire rappeler dans le droit chemin, et souvent d’une façon rude et sonore. Je n’ai jamais eu cette sensation au Proche-Orient en 2018.
Et Dieu dans tout cela ?
Allah est invoqué sans cesse, comme nous quand nous nous esclaffons « mon Dieu ! », « Dieu merci », « si Dieu le veut ».
« Tu vas bien ? : Allah soit loué », « on fait ça ? : Si Allah le veut » et ainsi pour tous les actes de la vie courante.
Le Coran est sur toutes les étagères et sur tous les tableaux de bord des véhicules. Les tapis de prière et la direction de la Mecque dans toutes les chambres d’hôtel. Les appels à la prière résonnent en villes et campagnes. Et le Coran est psalmodié en tous lieux : magasins, voiture, bar, …
Quand on constate l’attitude peu empathique et altruiste des Égyptiens, on se demande à quoi tout cela sert, ou à qui cela profite-t-il ? A Islam politique sûrement. Cette attitude est en contradiction totale avec les principes de l’Islam. Il en est de même pour nous avec le Christianisme, mais heureusement nous en sommes sortis.
A ce stade d’imprégnation j’ai quelque fois eu l’impression que c’est une véritable déviante qui s’est abattue sur le peuple Arabe, ou que c’est … un « opium du peuple » : il n’avait pas tort Lénine ; au service d’un pouvoir régulier en connivence avec un pouvoir séculier.


La sécurité et la propreté
Dans aucun de ces pays, ni en aucune circonstance, de jour comme de nuit, seul, je ne me suis senti en insécurité. L’opinion occidentale selon laquelle que ce pays est dangereux est un mythe. C’est de la désinformation. Et pourtant je n’hésite pas à me déplacer dans les souks, traverser des quartiers populaires à toute heure, au petit matin …, ou confier ma gorge à la propreté et au rasoir du barbier.

Dans leur mépris généralisé des humains et de la nature, les Égyptiens modernes ont transformé ce paradis de la vallée du Nil qui leur fut offert en « poubelle à ciel ouvert ». Les ordures traînent partout. Y compris dans les sites archéologiques les plus prestigieux. Les canaux des villes et campagnes sont des cloaques. Et le plastique est partout. Vous achetez un petit paquet de chips ? on vous l’enveloppe dans un sac en plastique, un yop ? Et hop un sac en plastique. Le petit déjeuner vous est servi sous cellofrais. Les Égyptiens n’emportent pas leur sacs à provisions pour faire leur courses, il y vont « les mains vides» et en reviennent les bras chargés de gros sac en plastiques noirs. J’avais l’air d’un zombie quand je sortais mon sac à provisions de mon petit sac à dos.
J’ai vu des sac en plastiques de reliefs de repas jetés par la vitre d’un véhicules sur la chaussée en roulant, plusieurs fois. J’ai vu un « Ange Gardien » qui m’accompagnait à El Minia, sur le quai de gare, jeter son paquet de cigarette vide au sol sur le quai en public.
Que désastre ! Quelle tristesse pour ce pays magnifique ! Quelle désinvolture ! Quel mépris !
La climatisation et le gps
La climatisation
Sauf dans les lieux public, c’est surprenant : les Égyptiens utilisent très peu la climatisation de façon individuelle. Il en est ainsi dans les véhicules : ils circulent vitres ouvertes. Dans les taxis aux chauffeurs prévenants (ce qui est rare) la climatisation vous est proposée. J’ai toujours refusé. Les Égyptiens ont parfaitement conscience de coût de la climatisation.
Le gps
Aucune utilisation du gps des véhicules. J’avais déjà constaté cela au Liban en 2018. Par contre en Egypte ils utilisent le gps de leur mobile et demande leur chemin aux passants.
Les fontaines publiques
C’est une tradition en pays d’Islam : offrir de l’eau dans les villes par des fontaines dans les rues. L’Egypte ne déroge.
Après immunisation contre la « tourista », pour qui en a le courage sanitaire, il est très utile et agréable de boire à ces fontaines. Il y a toujours là un ou deux voire trois gobelets disponibles, en libre service.
Deux types de fontaines :
– les «machines à eau » : l’eau dans le réservoir est rafraîchie par réfrigération,
– les « jarres à eau » : l’eau est naturellement tenue fraîche par évaporation.
Les Égyptiens utilisent largement ces fontaines publiques que j’ai pratiqué sans modération moi aussi.



La question des trottoirs
La question des trottoirs n’en est pas une : il n’y a pas de trottoirs.
Ce sont les commerçants qui de leur pas de porte à la chaussée établissent un bout d’accès « confortable » pour leur clientèle. Ainsi si vous marchez sur ce qui peut ressembler à un bord de rue, vous cheminez d’accès commerçant à un autre sans solution de continuité. Ce qui est très pénible.
Et quand il y a trottoirs, ils sont en mauvais état et ils sont toujours encombrés de motos et d’objet divers. De plus la marche est très haute : monter et descendre du trottoir fréquemment est pénible. En sorte que vous finissez par marcher dans la chaussée, comme tout un chacun, avec la circulation : ce qui fait beaucoup de monde.

Les femmes et leur tenue vestimentaire
La femme égyptienne semble assez libre.
Elle adopte une tenue vestimentaire qui va du plus strict islamique au plus occidentalisé. En majorité elle ne porte que le foulard.
Elle sortent beaucoup, y compris le soir. Elle sortent entre amies. Elle sortent aussi en couple avec leur compagnon.
Elles s’expriment sans retenue : parlent et rient très fort.
La randonnée
Autant la randonnée fut possible au Proche-Orient au Liban et en Israël, autant c’est in-envisageable en Egypte.
Pourtant il y a de la potentialité : tracer le long du Nil un sentier de randonnée, organiser une offre d’hébergement Et se rendre ainsi de site en site. Un rêve !
Avec un tel dispositif l’Egypte entrerait dans un tourisme d’une autre nature qui lui offrirai un nouveau potentiel de développement. Et surtout une autre image de marque plus en accord avec l’évolution du monde actuel.
C’est ce qui est fait au Liban et en Israël.
A décharge
Il règne ici une misère noire. Les Égyptiens ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper des états d’âme d’un touriste européen nanti (moi). Ils ont a gérer une population de 102 millions d’habitants ; un pays en proie à de grandes difficultés économiques, malgré ses ressources en pétrole et surtout en gaz naturel. La pauvreté y est croissante. Dans ce marasme économique chaque égyptien lutte pour survivre coûte que coûte dans la dignité, et même si ça passe par une perte des valeurs fondamentales de l’Islam et/ou par une perte d’humanité par défaut d’empathie et d’altruisme Le tourisme de masse constitue une des réponses les plus économiquement pertinente, et sûrement pas le tourisme individuel. Première ressource en devises de l’Égypte et l’un de ses principaux secteurs d’activités, le tourisme représente 11 % du PIB.
Pour l’Egypte la multitude des sites archéologiques à préserver constitue une charge non négligeable (comme pour l’Italie). C’est aux fins de les protéger qu’ils sont toujours entourés d’un enclos maçonné et grillagé.
Le continuum spatio-temporel pharaonique
Pour les Égyptiens de l’antiquité le monde était simple. Je ne veux pas dire par là que leur monde était facile. Mais ils observaient quelques marqueurs forts définissant leur continuum spatio-temporel.
Pour l’espace, d’abord le Nil s’écoulant du Sud au Nord.
Pour l’espace encore le soleil dans sa course diurne d’Est en Ouest. Ainsi se définissaient les 4 points cardinaux.
Pour le temps court le soleil dans sa rotation quotidienne.
Pour le temps long la crue annuelles du Nil principalement et de façon conjuguée, le cycle des moissons.
Par ailleurs ils n’ignoraient pas d’autres marqueurs. Pour le temps court et long, la lune et les étoiles dont ils avaient observés les cycles et dont ils en avaient une parfaite connaissance. Et pour le temps long le cycle des 2 saisons été/hiver avec la rotation des cultures.
Autre marqueur du temps : la vie et la mort. Pour les Égyptiens la vie, la vraie vie, la vie éternelle commençaient avec la mort. C’est pourquoi il s’y préparaient de leur vivant : par une vie irréprochable afin de franchir sans coup férir l’épreuve de la pesée du cœur et par le rite de la momification.



L’ équilibre de ma croisière sur le Lac Nasser
Maintenant que l’amertume s’est asséchée d’elle-même je peux revenir écrire mon opinion sur ma croisière sur le Lac Nasser du 07 au 11 novembre.
Tout d’abord je souhaitais effectuer une croisière au cours de mon séjour en Egypte. Je ne voulais pas embarquer une croisière sur un des ces immeubles flottants sur le Nil. Mon optimum était une croisière en félouque. Par ailleurs d’Assouan à Abu Simbel, sur les bords du Lac Nasser se trouvent une séries de sites archéologiques que je souhaitais particulièrement visiter. Une croisière sur le Lac Nasser m’est apparue comme la solution pour le moins originale et le meilleur (je n’écris pas le bon) compromis. Et sur internet je trouve une croisière qui s’arrête au sites que je souhaite visiter : quelle chance !
Malheureusement, le principal point négatif et le seul finalement, de cette croisière s’est concentré sur mon cœur le cible : la visite des sites archéologiques : c’est ballot !
Comme je l’écris dans mon article :
https://paysdecham.fr/wp-admin/post.php?post=580194&action=edit
« Je m’installe sur la grève.
A ce moment là je suis submergé d’une colère sourde, j’enrage. Mon cœur se serre et une boule étreint mon l’estomac. J’ai envi de pleurer pour tout ces moments gâchés.
Non ! Visiter les sites archéologiques dans ces conditions, ce n’est pas du tout ce que j’attendais.
Quels sont les points qui me déchirent :
– tout d’abord il y a 2 sites et 6 monuments à visiter dans la même journée ; c’est trop,
– conséquemment, les visites se font au pas de charge,
– de plus il y a 2 navires,
– qui visitent les sites au même jour, à la même heure,
– ce sont ainsi 200 personnes (dont moi) qui s’abbattent sur les sites,
– et 200 personnes sur des monuments aussi petits : on ne voit plus rien,
– Muhammad – le guide-, pressé par le programme débite sa leçon sans discontinuer, on a du mal à suivre ; inutile de tenter de mémoriser quoi que ce soit
… »
Pour le reste les points positif sont :
– le plaisir de naviguer sur le Lac Nasser, en toute quiétude,
– 5 jours dans le confort luxueux d’un très beau navire,
– 5 jours pendant lesquels je n’eus pas à me soucier de ma logistique,
– et, nonobstant les conditions, la visite des sites archéologiques souhaités,
– une arrivée pour le moins spectaculaire et unique sur les temples d’Abou Simbel.
Bien sûr visiter les sites de la sorte ne me correspond en aucune maniuère, mais il est préférable de l’avoir fait ainsi tout de même que pas du tout.
D’ autres solution eûssent-elles été possibles. On peut seulement les imaginer … et peut-être avec beaucoup de temps et d’argent ….
Ce fut donc une bonne solution de compromis qui me fit tout de même avaler une belle couleuvre de compromission.

Le bonheur est-il sur le Nil ?
Dans mon échelle de référence, vous l’aurez sans doute remarqué, mon voyage au Proche Orient de 2018 est l’étalon. Notamment dans ce qui est du bonheur à être. Même si ce voyage de 2018 eût ses propres péripéties et son cortège de déceptions, j’y fut globalement très heureux.
Mon séjour de 3 mois en Egypte qui s’achève n’atteint pas ce niveau. Même si il eût des moments d’intense bonheur, l’ambiance, les difficultés logistiques, la rudesse des rapports humains ont eu raison du bonheur global.
Ce n’est pas pour autant que je regrette de l’avoir fait.


Le matériel embarqué
L’inutile
– la tente
– le matelas mousse
– le sac de couchage
– la crème solaire
– le stick lèvre
– la solution antiseptique main
– les lunettes de soleil
– la coque-batterie de l’iPhone (qui est de toute façon tombée en panne dès mon arrivée en Egypte)
– la petite plaquette solaire lampe led d’éclairage
– l’appareil photo instantané
– la petite calculette solaire
Ce qui m’a été le plus utile, indispensable
– le petit sac à dos de ville
– le couteau suisse
– la poche à eau
– le bâton de marche
– le chapeau
– les chaussettes : 2 paires de chaussettes en laine de mérinos. Contrairement au synthétique, avec cette laine de mérinos il ne s’installe pas au fil des jours une odeurs de pieds. En plus elles sont isothermiques.
– les 2 paires de sandales de rando
– l’iPhone
– la tablette
– son clavier amovible (indispensable pour écrire de longs textes)
– la batterie externe
– les 2 prises de courant à charge rapide
– les connectiques
– la frontale
Ce qui m’a manqué
– la paire de jumelles
Voilà, sur cette liste s’achève mes articles. A Caire le temps est toujours splendide. Je vais aller faire un dernier tour à Khan El Khallil le souk du Caire. Il est 13 h. En confiance dans les mains de la providence, demain je serai en Europe et après demain chez moi.
Michel
Super synthèse , merci.
Pour ne pas quitter l’Egypte va voir le film « La conspiration du Caire » un vrai thriller égyptien politico-religieux.
Michel, c’est tellement chouette de ta part, d’avoir pu mettre en ligne tes impressions aussi bien rangées, elles sont riches de tout;…, écriture, ressenti, sentiments, conseils, illustrations, vie au quotidien…. encore merci. Profite vraiment de cette dernière journée. Ici, l’automne s’est installé mais il fait plutôt doux pour une presque fin novembre. Tu vas retrouver tes proches et Olix. Bon voyage de retour et à très bientôt de t’entendre, de te lire, de te voir. Bises
Nos montagnes t’ attendent.N’ oublie pas ta petite laine….🤪
Le harcèlement des vendeurs , leurs « moins cher que gratuit » ,les touristes »vache à lait »m avaient exaspéré en Egypte.Mais le comportement de pas mal de touristes (russes notamment) m’ avaient tout autant choqué tant il renvoyait à des valeurs bien éloignées du respect ,de la simplicité,de l ‘écoute de l ‘autre nécessaires lorsque l ‘on voyage .
Ne récolte t -on pas aussi ce que l ‘on seme?
Bon retour Michel .
Merci encore du partage quotidien de tous tes articles denses et > joliment illustres.J en mesure le travail.
Gen
PS Caresses à Olix
Je vous souhaite un bon retour Michel !
Merci pour ce blog, pour le temps que vous y consacrez…
Au plaisir de vous recroiser bientôt 🙂
Céline.