Un parcours de 8,2 km
La vue s’étend sur Héraklion et la mer Egée (dans la mythologie grecque Egée était le père de Thésée qui a tué le Minotaure),
et sur le Mont Ida/Psiloritis
Anémospila
Je suis passé par là …
Le site d’Aménospila est très émouvant. Il illustre la désespérance tragique des hommes.
Le site d’Anémospila montre les ruines d’un temple minoen (période protopalatiale -1900 -1700) qui a révélé l’existence de sacrifices humains dans la civilisation minoenne bouleversant l’idée d’une civilisation douce et non-violente.
Aménospila se trouve au bas de l’arête Nord du Mont Iouktas et fait face au palais de Cnossos, Héraklion et la mer Egée à environ 420 m d’altitude.
Le toponyme « Anémospila » signifie « les grottes du vent ». Le vent du Nord s’engouffre dans les nombreuses grottes de ce côté du Mont Iouktas. Effectivement il y a du vent quand je visite le site.
Très différent des palais minoens labyrinthiques, le plan est rectangulaire d’environ 12 m de largeur et 10 m de longueur.
Une antichambre transversale située au Nord,
donne accès à trois salles rectangulaires de dimensions identiques. Il s’agit d’une structure robuste avec des murs épais recouverts de maçonnerie blanche ou rouge. De la pierre de tuf taillé pour les seuils et les chambranles.
Selon les archéologues, l’antichambre était le lieu où se faisaient les préparatifs du culte. Ils y ont découvert 150 vases de forme diverses, dont un important calice ainsi que des jarres, des pilons, des mortiers et des pots.
Un premier squelette a été retrouvé dans cette antichambre,
la position des os suggérait que la personne fuyait en emportant un remarquable vase rituel dans le style Kamarès.
Dans la chambre centrale, sur un autel, une paire de pieds en terre cuite a été découverte, anormalement grands. Autour des pieds, une épaisse couche de cendre de bois, ce qui laisse supposer que l’objet est un vestige d’une grande statue en bois, c’est à dire une statue dont les extrémités étaient faites d’un matériau différent de celui du corps principal. Cette idole aurait été détruite sans doute pas les lampes à huile qui ont explosées lors du tremblement de terre. Les récipients trouvés tout autour sont révélateurs des offrande à la divinités du culte à la suite de rituels.
Dans la chambre Est,
à gauche de l’entrée, se déroulaient des rituels sans effusions de sang. Contre de mur Sud de cette salle, au fond, se trouve une structure graduée, sculptée dans le rocher, qui servait probablement d’autel, sur lequel de nombreuses offrande votives ont été retrouvées. Des paniers, des vases à becs de forme diverses et trois coupes en forme de calice. La décoration de certains de ces récipient représentaient des scènes religieuses.
Dans la chambre Ouest,
à droite de l’entrée, ont été découverts 3 squelettes ; la mort des 2 premiers, tout deux d’une trentaine d’années fut provoquée par la chute du plafond et des panneaux de bois de la pièce et à l’incendie qui en a résulté. Le premier mort est une femme trouvée face contre terre, apparemment écrasée par le poids du plafond s’abattant sur elle. Il semblerait que cette femme soit une prêtresse ou une assistante du prêtre. Le deuxième mort, trouvé les mains sur le visage comme pour se protéger, était un homme de carrure robuste et très grand, qui avait dû tomber sur le dos, sous l’effet d’un choc.
Cet homme de haut rang, d’après les attributs et les riches bijoux qu’il portait, devait être un prêtre.
Le troisième squelette était celui d’un jeune homme (18 ans), retrouvé non pas sur le sol comme les autres, mais sur une sorte d’autel. Le squelette était en position accroupie, les chevilles serrées, comme si elles avait été attachées. Un grand couteau de bronze se trouvait sur le squelette : la lame longue de 40 cm était décorée d’animaux sacrificiels.
Cette scène semble le résultat d’un sacrifice humain ayant été interrompu par un tremblement de terre qui a détruit le temple vers -1700 à la fin de la période protopalatiale -1900 -1700.
Cette scène à Amospila était clairement le résultat d’un sacrifice humain interrompu par un tremblement de terre qui a détruit le temple.
Il semble que dans les situations désespérées telles une succession de séisme dévastateur, les Minoen aient eu recours à des sacrifices humains quand les sacrifices d’animaux ne suffisaient plus pour apaiser les Dieux.
Pour ceux d’entre vous (les premiers de la classe) qui voudraient suivre de très près ces développements, je conseille fortement la vidéo ci-dessous. Elle est de très bonne facture. Elle traite du sacrifice humain et notamment de ce que l’on suppose du drame qui s’est produit à Aménospila.
Une magnifique salade grecque, une bière, du pain, tout cela pour 10€.
Elle est pas belle la vie ?
À bientôt,
Michel