« Anavlochos » prononcer « Anavlokos »
Les sites d’habitat de montagne, fondés au lendemain de l’effondrement du système palatial -1450 -1370, sont interprétés comme des sites de refuge. Il s’agit d’une période de transition entre la période des Palais vers la période des Poleis (polis) formation des Cités États. Ainsi le site d’Anavlochos appartient-il à la période Géométrique. La période Géométrique désigne une période de l’histoire grecque antique allant approximativement de 900 à 700 av. J.-C. La présence de grandes terrasses d’époque géométrique (-900 à -700) dans la partie haute du vallon central, de petits groupes de tombes très ruinées dans la nécropole qui s’étend à son pied et un riche dépôt votif sur la pente de Kako Plaï.
Du fait de son contexte micro-régional, mais aussi de la période, de l’échelle et de la variété de ses vestiges archéologiques, l’Anavlochos constitue un terrain d’étude exceptionnel pour documenter la période de transition qui conduit des palais aux poleis(polis : cités-états). Le massif surplombe en effet au Nord les sites minoens de Sissi et Malia, tous deux abandonnés vers – 1200, au moment où commence l’occupation résidentielle de l’Anavlochos . Il contrôle au Sud les routes qui conduisent de la Crète centrale vers les deux centres urbains civiques qui se développent respectivement à Milatos et à Dréros au début du VIIe s (-690). La prospection a en outre permis d’identifier une série de petits sites d’habitat du Minoen Récent IIIC (après -1200) dispersés tout au long du massif, un centre urbain d’environ 10 ha datable du Géométrique Récent de (-900 à -700) dans la partie haute du vallon central,
une nécropole contemporaine s’étendant à son pied sur environ 10 ha et trois espaces cultuels (le sanctuaire de Kako Plaï et les dépôts votifs 1 et 2).
Par le caractère cyclopéen des murs de terrasses qui couvrent en un arc de cercle tourné vers le Nord-Est les pentes du vallon central, on peut y reconnaître les vestiges d’une « cité préhellénique »
L’objectif scientifique de la mission Anavlochos est de reconstruire l’organisation économique, sociale et politique d’une communauté crétoise pré-civique établie sur un site de montagne.
Si les qualités défensives de l’Anavlochos sont indéniables, les ressources naturelles de ce massif karstique, le long terme, l’expansion et l’élaboration de son occupation, comme sa remarquable visibilité dans le paysage méritent également d’être soulignés. L’Anavlochos représente ainsi un cas d’étude qui permet de revenir sur la question des prétendus « sites de refuge » égéens, dans le cadre plus large de l’habitat de hauteur et de son économie.
Le collu
L’ascension de l’Anavlochos
En escaladant vers le sommet de l’Anavlochos, je découvre un cul de tesson.
Je le redépose à la place où je l’ai trouvé.
Je découvre aussi une veste sans manche de chasseur ou d’archéologue encore en bon état. Avec toutes ses poches elle pourra me servir. Elle arbore un bel écusson. Je l’adopte.
Au sommet de l’Anavlokos : le puit de déposition
Je poursuis sur l’arête qui redescend un peu. Je sais que plus loin se trouve des site de déposition (dépôt 1 & 2 sur le plan)
Une vue ar sur le collu et le vallon de l’Anavlokos.
En bas à droite le Collu, plus haut à gauche le quartier de la Forge et à droite la terrasses d’habitats du fond du vallon.
La baie de Malia
Le site archéologique prochain : nécropole de Lami
L’œil à pompon
J’arrive au dépot 2 & 1
la prospection a permis de localiser deux espaces cultuels (dépôts 1 et 2) sur le sommet.
Le dépôt 2
Ce qui semblerait être une tombe dans le dépôt 2
Il semblerait qu’elle fasse l’objet de fouilles clandestines.
J’y trouve un bout de tesson.
Le dépôt 1 : qui ressemble plus à un enclos à chèvres.
Je redescends au collu. Le village de Vrachasi et le collu à gauche de la photo.
De retour au collu
Sur la descente du mont Anavlochos il y a des tessons partout.
Non ce n’est pas un phallus, mais plutôt le reste d’une anse de poterie.
C’est très émovant ce petit bijou.
L’Anavlochos
Sur mon chemin une fleur qui me fait penser à une fleur ténébreuse.
Le quartier de la Forge
Le quartier de la forge
En passant par l’habitat de fond du vallon.
L’Anavlochos offre également l’occasion de faire progresser considérablement notre connaissance des activités métallurgiques au Premier Âge du Fer. Le Quartier de la Forgereprésente l’espace de travail du fer le mieux conservé du monde égéen pour la période géométrique.
Le plan du quartier de la forge
La fontaine des archéologues
La résidence A en enfilade
La pièce 4004 (voir plan)
La pièce 4003 (voir plan)
La pièce 4002 & 4005 (voir plan)
La pièce 4001 (voir plan)
Le bâtiment B (voir plan)
La pièce 4102 (voir plan) à banquettes
La forge C (voir plan)
La pièce 4100 (voir plan)
La terrasse 4101 (voir plan)
La terrasse Demargne
Tout d’abord le fond du vallon
Les déblais à gauche de la photos sont ceux que les archéologues ont évacués là pour dégager le site.
Un bâtiment établi sur deux niveaux et composé de trois pièces (4.401, 4.405 et 4.402), d’un vestibule (4.403) et d’une cour (4.404). En contrebas, au Nord de cet ensemble architectural, le nettoyage des murs de soutènement et des rampes antiques a permis de mettre en évidence l’insertion de la terrasse Demargne dans le tissu urbain.
La pièce 4.401
La couche de destruction comportant des éléments de toiture a cependant pu être identifiée dans la partie Est. Les fragments d’un tronçon de pithos délibérément découpé (fig. 25), ont été mis au jour dans l’angle Nord-Ouest de la pièce, qui n’a par ailleurs livré aucun artefact complet. Du fait de leur localisation et du traitement qui leur a été réservé, ces deux tronçons de pithos pourraient représenter des dépôts rituels d’abandon. On a également exposé une base de colonne en pierre (FE412 ; fig. 23) dans la partie Est de la pièce 4.401, laissant supposer l’existence d’une seconde base à l’Ouest, dont on n’a toutefois pu identifier que la potentielle trace négative, consistant en une dépression circulaire observable sur le niveau de sol.
La pièce 4402
L’achèvement de la fouille de la pièce 4.402, initiée en 2021, a permis de dégager son mur oriental, qui ménage une ouverture pourvue d’un seuil en pierre reposant sur un radier de petites pierres. Le nettoyage et la fouille de la zone située au Sud de cette pièce a révélé le mur arrière du bâtiment, séparé du rocher par un comblement de pierres.
Le bâtiment établi sur la terrasse Demargne ne se distingue au final des autres édifices résidentiels mis au jour dans l’habitat qui occupe la partie haute du vallon central ni par ses dimensions, ni par son organisation, ni par son équipement interne. Aucune installation architecturale, telle que des banquettes, ni espace ou conteneur de stockage de grandes dimensions ne permet notamment d’y reconnaître des fonctions communautaires ou publiques. Ce bâtiment pourrait ainsi plutôt correspondre à la résidence d’un groupe social particulier de la communauté. Les dimensions importantes et la localisation centrale de la terrasse sur lequel il a été construit sont en revanche remarquables au sein de l’habitat. Le dépôt de vaisselle retrouvé en 2021 dans la pièce 4.402 est également singulier puisque tous les espaces résidentiels fouillés à ce jour ont été retrouvés quasiment vides, à l’exception d’un ou deux vases par pièce, correspondant peut-être à des dépôt rituels d’abandon.
Un autre habitat plus haut que la terrasse Demargne
La vue qu’ils avaient depuis leur terrasse.
Cela semble bien compliqué pour atteindre le sanctuaire de Kako Plaï. Peut-être sera-t-il plus facile de le rejoindre à partir de la nécropole de Lami.
Pour l’heure je suis au fond du vallon à la recherche d’un sentier qui n’existe pas. Ainsi je tombe sur des fouilles de fosses à dépositions.
Bon, je retourne au collu et je rentre.
À bientôt !
Michel