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Le plateau du Nida et le Mont Ida/Psiloritis
La chapelle de l’ascension du Christ
La région de Psiloritis conserve une importante tradition religieuse depuis très longtemps. La façon dans laquelle les anciens Minoens de Crète adoraient les dieux, dans les grottes et les sanctuaires de sommets, a été transmis aux époques suivantes, jusqu’au moment où le christianisme a commencé à se répandre.
Les anciennes coutumes ont été incorporées dans la nouvelle religion. Ils survivent encore aujourd’hui en tant que témoignages intemporels des traditions religieuses ici. À partir du Xe siècle, les monuments chrétiens de Crète se sont multipliés et nombre d’églises ont été construites selon la tradition architecturale byzantine
Les Crétois ont érigé leurs églises aux mêmes endroits que leur ancêtre avait choisis pour leurs sanctuaires de sommets : ce modèle a été répété à de nombreuses reprises – en réutilisant les mêmes pierres que les mains d’anciens artisans avaient façonnées.
La plupart de ces églises sont des église dites de « familles », c’est-à-dire qui appartiennent à des famille individuelles d’Anogia, dont chacune a son propre « Saint ». Ainsi, le clan Xylouris a comme patron « Aghios Fanourios » – Aghios signifie Saint, la famille Skoulos « Aghios Mamas », les Stavrakakis tiennent « l’Ascension du Christ » à Nida et la famille Fassoula « Agha Marina » à Zominthos. Et ainsi de suite …
Le culte de ces saints de famille est toujours lié aux festivals organisés à Anogia. À la veille du festival chaque année, les membres des familles et leurs invités se rendent dans le pâturage des hautes terres où se trouve la chapelle de leur saint particulier : ils organisent une grande fête avec des viandes rôties, du riz pilaf et, bien sûr, de la musique produite par les artistes talentueux d’Anogia. La danse s’enclenche … et la célébration se poursuit jusqu’au matin, tout comme la liturgie menée dans la chapelle à côté d’eux.
Près de la chapelle deux tombes blanches. Il s’agit de la tombe d’un berger Michalis Vrentzos mis à mort par un collaborateur des occupants nazis le 3 septembre 1943. Les « gestapistes » comme les nommaient les Crétois ont accusé le berger de fournir de l’eau et de la nourriture aux Résistants. Ils l’ont tué de deux balles de pistolet. Cet évènement eut une suite : quatre années plus tard le 30 avril 1947, lors du procès de Nikos Maiasis le collabo, le frère du berger Giogos Vrentzos a poignardé de deux coup de couteau l’assassin de son frère. Il repose dans la tombe à côté de la tombe de son frère.
Le récit mythologique de la grotte Ideon Andron
Hésiode Grec fin du VIIIe début du VIIe siècle avjc décrit l’apparition et la naissance de Zeus dans sa théogonie.
D’abord il y avait Chaos, un dieu d’un genre indifférencié, puis surgissent Gaïa « la Terre » et Ouranos « le Ciel » dont on ne sait s’il s’agit d’un engendrement de Chaos ou d’une génération spontanée.
Ouranos est le premier roi de la Création
Ouranos s’unissait sans cesse à Gaïa dont elle avait de nombreux enfants notamment les Titans. Gaïa se plaignait qu’Ouranos était constamment sur elle de sorte que ses enfants ne pouvait se développer.
Gaïa demande à ses enfants de castrer leur père Ouranos, pour la libérer de son étreinte. Pour cela elle fabrique une grande serpe très affutée. L’un de ses fils, Chronos, se propose. À la prochaine étreinte Chronos coupe les couilles de son père Ouranos avec la serpe. Les couilles d’Ouranos tombent dans l’océan. Sa semence s’y répand. De cette semence s’engendre Aphrodite, dont on connait la fameuse peinture de Botticelli XVe XVIe siècle de notre ère, d’Aphrodite (Vénus ) sortant de l’onde dans une coquille St Jacques. Chronos se retire de Gaïa. Se crée ainsi l’espace entre la terre est le ciel.
Chronos est le deuxième roi de la Création.
Chronos épouse Rhéa, sa sœur, une Titanide, fille d’Ouranos et de Gaïa. Il lui fait Six enfants qui seront les futurs Dieu primordiaux de l’Olympe : Hestia, Demeter, Hera, Poseïdon, Hadès, Zeus.
De peur qu’il ne lui arrive la même aventure que son père Ouranos, c’est à dire être détrôné par l’un de ses enfants, Chronos les avale dès leur naissance. Rhéa s’enfuit alors en Crète pour engendrer son dernier né Zeus et le cacher de Chronos. Elle accouche de Zeus, en Crète dans la grotte Ideon Andron au pied du mont Ida/Psiloritis, objet de la visite de ce jour. Zeus est donc Crétois par le Droit du Sol. Pour masquer son forfait elle présente à Chronos une pierre enveloppée dans un linge qui l’avale.
En crète dans la grotte Ideon Andron, Rhéa confie l’enfant à la nymphe Hagno. Le bébé Zeus y grandit, allaité grâce à la chèvre Amalthée (dont l’une des cornes deviendra la Corne d’Abondance du fait de cet allaitement) . Les cris du bébé Zeus pourraient trahir sa présence. Ils sont donc couverts par le fracas des armes que les guerriers Curètes entrechoquent dans leurs danses guerrières.
Zeus, devenu adulte, persuade Métis, une Titanide, courtisée pas Chronos, de lui faire avaler un vomitif. Et Chronos régurgite tous ses 6 enfants, dont en premier la pierre représentant Zeus. Par ce subterfuge Zeus le dernier né devient le premier né et acquière ainsi le droit d’ainesse qui fera de lui le roi des Dieux sans que cela soit contesté par ses frères. La pierre sera précieusement conservée par les Grecs à Delphe. Par de nombreux combats notamment contre les Titans, Zeus parvient à éliminer son Père Chronos. Il devient de Roi des Dieux
Zeus craint comme son père Chronos et son grand-père Ouranos d’être un jour détrôné par l’un de ses fils. Pour parer cette évènement il a le génie de répartir son pouvoir entre les Dieux de l’Olympe, créant ainsi un rampart et une situation politique stable.
Zeus est ainsi le troisième et définitif roi de la création.
Ideon Andron la grotte
Source : Viagallica
L’antre de l’Ida est l’un des sites archéologiques les plus importants de Crète, ayant livré des artefacts datant depuis l’époque néolithique jusqu’à l’époque romaine.
La grotte de l’Ida a été utilisée dès l’époque néolithique finale, vers 3300 à 3000 avant JC, comme habitation saisonnière, mais pendant la plus grande partie du IIIe millénaire avant JC, la présence humaine ne semble pas avoir été permanente.
Au cours de la seconde moitié du IIe millénaire avjc, à l’époque minoenne néo-palatiale (-1700 -1450), l’usage religieux de la grotte est attesté ; des centaines d’ossements d’animaux, retrouvés au milieu des cendres et du charbon de bois, témoignent du sacrifice rituel et de la consommation alimentaire ; certains objets, comme des sceaux à iconographie religieuse, une double hache en bronze et une paire de cornes de consécration étaient dédiés aux dieux.
Aux époques grecques, la grotte était le principal sanctuaire crétois dédié à Zeus et fréquenté par tout le monde hellénique ; un autel, sculpté dans la roche calcaire, se dresse encore à l’entrée de la grotte.
La fréquentation la plus forte de la grotte est attestée à l’époque géométrique et à l’époque archaïque, du Xe au VIe siècle avant JC, époques où le panthéon des dieux grecs antiques prend forme, forme et substance. L’importance de la grotte est soutenue par les nombreuses et précieuses dédicaces : objets en bronze, tels que récipients de différentes tailles et d’un artisanat élaboré, figurines, remarquables boucliers en bronze datant du IXe siècle au VIIe siècle avant JC,
couvercles et instruments de musique, sceaux uniques en ivoire, bijoux et récipients miniatures en or, colliers de pierres semi-précieuses. Ces dédicaces étaient des spécimens d’une qualité exceptionnelle, faites de matériaux coûteux soit importés directement d’Orient (Égypte, Syro-Palestine, Phénicie, Chypre et Mésopotamie), soit produits en Crète comme imitations locales.
À partir de l’époque classique, au Ve siècle avant JC, le culte de la grotte idéenne a été décrit par des sources écrites comme mystérieux et « chthonien » (relatif aux serpents).
Une zone pavée à l’intérieur de la grotte était utilisée pour les sacrifices. De plus, des inscriptions montrent qu’un puissant sacerdoce s’y était installé, auquel les villes crétoises étaient obligées de verser une contribution annuelle.
Pythagore aurait visité la grotte ; Platon y aurait situé son ouvrage « Les Lois » comme un dialogue le long de la route de pèlerinage ; les découvertes faites à l’intérieur indiquent des offrandes apportées de toute la Méditerranée orientale. L’antre idéen est mentionné par Pindare au Ve siècle avant JC comme « une grotte très respectée et largement reconnue » caractérisée dans les sources littéraires comme un lieu de pèlerinage, de cérémonies d’initiation et de rituels en l’honneur de Zeus.
À l’époque hellénistique et à l’époque romaine, du IVe siècle avant JC au IVe siècle après JC, la grotte a continué d’être utilisée comme un centre de culte extrêmement important. Les lampes à huile fabriquées dans des ateliers de toute la Méditerranée et les pièces de monnaie étaient probablement des éléments de dédicace. Un « dé » à douze faces datant du Ier siècle après JC servait peut-être de dédicace ou même d’instrument de divination. Les pèlerins ont continué à grimper jusqu’à la grotte de l’Ida jusqu’à l’époque de Julien l’Apostat, au milieu du IVe siècle après JC, lorsque le culte a cessé d’être pratiqué, apparemment en raison de l’établissement de la religion chrétienne.
Après la visite de la grotte, on peut emprunter le petit chemin qui va vers le nord-est ; au bout de ce chemin, à une quinzaine de mètres, on peut voir deux énormes rochers plats ; sur l’un de ces rochers, on peut encore voir des empreintes de pieds creusées dans la roche : ce sont les bases de fixation d’une statue en cuivre de Zeus ; l’autre pierre était utilisée comme autel à l’époque hellénistique. Depuis cet endroit dégagé, on a aussi une vue splendide sur le plateau du Nida.
Un coin de paradis
Zominthos
À bientôt !
Michel
Et bien superbe journée !
Un grand merci du partage et de toutes les explications !
Gen