La cour centrale est orienté S-N
S en bas, N en haut
S en haut, N en bas
Il faut savoir que le Palais de Cnossos est construit sur le côteau Ouest d’un vallon orienté Nord Sud. Vers le Nord ce vallon conduisait au port d’Héraklion et vers le Sud vers Gortyne et Phaïstos dans la plaine de la Messara au Sud de la Crète. La cour centrale était donc parallèle à ce vallon.
Légende :
- 1. Cour Ouest
- 2. « Kouloures » (fosses)
- 3. Porche Ouest
- 4. Voie processionnelle
- 5. Maison Sud
- 6. Propylaeum Sud
- 7. Magasin Ouest
- 8. Salle du trône
- 9. Sanctuaire triparti
- 10. Cour centrale
- 11. Fresque du Prince aux lys (copie)
- 12. Grand escalier
- 13. Sanctuaire des haches doubles
- 16. Atelier et salle de classe
- 17. Magasin aux grands « pithoi » (jarres)
- 18. Salle du damier
- 19. Entrée Nord
- 20. Maison des douanes
- 21. Bassin lustral Nord
- 22. « Théâtre »
Avertissement
Le site archéologique que l’on visite est un pastiche. Tous les bâtiments remarquables sont de la reconstruction en béton selon les interprétations d’Arthur Evans, le découvreur et fouilleur du site au début du 20e siècle. On peut critiquer. Il n’empêche que le site ainsi pastiché a de l’allure. Toute les reconstruction sont en béton peint. Alors qu’à l’origine le palais était largement en bois : les colonnes étaient en bois, les poutres des plafonds, les charpentes, …
Il en est ainsi de tous les palais de la Méditerranée au Bronze Récent : de la Grèce, du Moyen Orient. C’est pour cela qu’à l’occasion de l’effondrement du Bronze Récent en -1200 tous les palais ont-ils brûlés sous l’invasion des « Peuples de la Mer ». Il en est de même pour le palais de Cnossos à ses deux effondrements de -1700 et -1450.
De même le palais de Persépolis a-t-il été complètement incendié par la soldatesque d’Alexandre le Grand en mai 330 avjc à la suite d’une soirée de beuverie.
Ces incendies sont la providence des archéologues : les tablettes de terre inscrites sont cuites par la fournaise et traversent ainsi le temps sans se dissoudre pour arriver jusqu’à nous !
Les Minoens ont développé une écriture hiéroglyphique, puis Linéaire A, puis Linéaire B : mais ce sont toujours de textes de nature économique : recensement de divers bien. Il semblerait qu’ils n’aient pas développé de textes proprement littéraires, ou ils n’ont pas encore été trouvés, comme les nombreux textes littéraires de la Mésopotamie (-3200) et notamment les textes la civilisation de Sumer, comme « L’épopée de Gilagmesh ».
Les Minoens était petits, comme l’étaient les peuples de l’époque. Ils étaient bruns.
Les archéologue, et particulièrement les Crétois, pensent que la civilisation minoenne est le berceau de la civilisation européenne. C’est plutôt juste. Toutefois, selon mon avis, il ne faut pas oublier que dans les mouvements de migrations du Bronze, les Minoens sont sans doute issus de populations migrantes de mésopotamie, comme peut le suggérer la représentation de leur déesse aux serpents, que l’on retrouve en dans le bassin du Tigre et l’Euphrate (Mésopotamie)
« Kouloures » les fosses
Trois larges fosses, connues sous le nom de « Kouloures » au mur de pierre jointés furent construites dans la cour Ouest au cours de la période protopalatiale -1900 -1700.
La fonction de ces fosses n’est pas vraiment déterminée. Elles ont été interprétées comme les poubelles des ordures du palais, ou des lieux de dépôt d’offrandes sacrées (c’est quand même pas pareil !). D’autres ont suggéré qu’il s’agissait de réservoirs à grain (on en trouve d’identique avec cette fonction à Jéricho).
Au fond de deux d’entre les soubassements de maisons de la période néolithique/prépalatiale -3200 -1900 demeurent.
Dans la période néopalatiale -1700 – 1450, les fosses ont été couvertes et n’ont plus été utilisées.
Moi je trouve cela très émouvant de voir ces murs et ses escaliers qui ont été construits et empruntés par des humains il y a plus de 5000 ans.
La cour et la façade Ouest
La cour est traversée par la fameuse « voie processionnelle » qui croise le pavement de la cour. Il est avancé que des processions paradaient sur cette place et cette voie.
La façade Ouest se dresse le long de cette voie processionnelle. La façade est construite en pierres massives de gypse.
Devant la façade Ouest, deux socles peuvent êtres observées pensées comme socle d’un autel néolithique. Des ruines du néolithique -6700 – 3200 et la période prépalatiale -3200 -1900 ont été trouvées sous le niveau de Cour Ouest.
Le porche Ouest & le corridore de la voie processionnelle
Le Porche Ouest, couvert, s’ouvrait sur la Cour Ouest et soutenue par 1 colonne dont la base en gypse est visible. Le mur Est du porche était décoré par une fresque de taureau. Il y avait un petit poste de garde à l’arrière.
Le porche était fermé par une double porte et de là débutait la longue voie processionnelle. Le corridor est ainsi nommé du fait des peintures décorant son mur Est présentant une procession de personnes portant des cadeaux et des musiciens.
Le sol est très fin. Selon Evans, initialement la voie processionnelle rejoingnait le “Propylaeum Sud »
Propylaeum Sud
Le propylaeum Sud tel qu’il est aujourd’hui est le resultat de la restauration d’Evans. Il y a mis une copie de l’homme au rython de libation . Ce thème est connecté avec la fresque de procession qui rejoignait ici le propylaeum Sud.
Les pithoi (grandes jarres de stockage) sur le côté Ouest du propylaeum appartienne à la période post palatiale -1450 -1100 (Mycénienne) et indiquent que le lieux fut plus tars destinés au stockage.
« Pithoi »
« Piano Nobile »
Légende
- 1. Propylaeum Sud
- 2. Piano Nobile
- 3. Magasins Ouest
- 4. Sanctuaire au 3 colonnes
- 5. Hall aux fresques (copies)
- 6. Cour centrale
Je vous prévient, là j’ai rien compris.
Le grand escalier et l’étage qu’il dessert sont largement des créations d’Evans. Il pensait que l’étage avait une fonction similaire que le 1er étage des palais renaissance italiens qui furent appelé le « Piano Nobile » (étage noble). Dans cette configuration il considérait que l’importante salle de réception se trouverait à l’étage.
Evans pensait aussi qu’il s’y trouvait un sanctuaire le « sanctuaire aux 3 colonnes » et son trésor.
Les magasins Ouest
Et là je n’ai pas compris beaucoup plus.
Dans les magasins Ouest, il y a un long couloir qui dessert 80 étroites salles de stockage qui couvre une surface de 1300 m2. Au sol de deux des salles de stockage et au sol du couloir se trouve 90 citernes de stockage. D’après les objets trouvés, il apparaît que les citernes étaient utilisées pour stocker de précieux objets et des vases. Il y a aussi de plus grandes citernes dans le couloir pour peut-être contenir des liquides. Les pithoi des magasins Ouest avaient pour destination de contenir les vivres du palais. Les restes de 150 pithoi ont été trouvés et il y a une pièce où s’en trouvaient 400. Leur contenus sont inconnus ce pourrait être de l’huile, du vin, des légumineuses, …
En différents endroits des magasins ont été trouvés des tablettes d’argile portant des textes en Linéaire B qui sont de nature économique. Au bout Nord du couloir ont été trouvés un grand nombre de sceau d’argile en hiéroglyphe crétois.
La cour centrale
La cour centrale (50×25 m) est un élément architectural commun à tous les palais minoens. La cour connecte les différentes ailes du palais. Il y avait aussi un accès direct des extérieurs à la cour centrale. Une partie du dallage originel est conservé aux angles Nord Ouest et Sud Ouest de la cour centrale.
Il est proposé que les cours centrales servaient aux cérémonies-réunion de caractère sacré ou profane.
Le dallage originel
La salle du trône
Son nom provient du trône qui s’y trouve. De part et d’autres du trône et dans l’antichambre se trouvent des bancs de pierre et entre-eux ont été découverts des traces de bois de charpente. Aujourd’hui un trône de bois a été placé dans l’antichambre qui est une copie du trône d’origine. Après l’antichambre se trouve la salle principale. De part et d’autre du trône il y a encore des bancs de pierre. Dans la même salle ont été trouvés des fresques de plantes, de griffon, des animaux mythiques. Une vasque de pierre se trouve au centre sur le sol souvent supposée pour des activités rituelles. Sur la gauche, un mur bas de séparation avec 1 colonne crée une sorte de bassin d’autant qu’il a un sol noyé. Evans pensait qu’il s’agissait d’un bassin rituel de purification de cérémonies qu’il a nommé « bassins de rituel ». A l’arrière, par une porte au fond de la salle du trône une série de petites pièces éclairées par des lampes comme les fouilles le démontrent.
La fonction de l’ensemble est délicat à déterminer. Evans pensait qu’il s’agissait d’un ensemble de cérémonie avec la figure centrale du roi et ses fonctions religieuses. Toutefois il ne semble pas qu’il s’agisse d’une salle du trône au sens moderne du terme.
Les bancs de pierre de l’antichambre
Le dallage de l’antichambre
L’aile Ouest
Les escalier sur la droite descendent depuis l’étage de l’aile Ouest sur la cour centrale.
L’aire à gauche de l’escalier a été identifié comme un sanctuaire appelé par Evans le sanctuaire triparti.
Sa façade en trois parties montre des colonnes. Dans le sanctuaire ont été trouvé des tablettes d’argile écrite en Linéaire B et des sceaux probablement rattaché à l’activité religieuse du sanctuaire.
Dans une pièce ont été trouvées des dépositoires en pierre dans lesquelles des objet de culte furent déposé, notamment les statuettes des Déesses aux serpents.
Original du musée d’Héraklion
Original du musée d’Héraklion
Original du musée d’Héraklion
Dans cette fresque les femmes sont habillés comme elles l’étaient.
Légende :
- 1. Le Mégaron (salon) de la reine
- 2. Hall de double haches
- 3. Atelier et salle de classe
- 4. Entrée Est
- 4. Entrée Est
- 5. Magasin aux grand pithoi (jarres)
- 6. Salle du damier
- 7. Salle des douanes
- 8. Théâtre
Entrée Sud et couloir du prince aux fleurs de lys
La façade Sud du palais est très abimée. Il n’en reste que les fondations.
Un escalier ascendant conduisait au porche de l’entrée Sud. Le porche à l’entré du la cour centrale Sud est reconstruit. La reconstruction est incertaine.
Original du musée d’Héraklion
La cour centrale vue depuis le Sud vers le Nord.
L’aile Est et le grand escalier
Une grande partie de l’aile Est ne peut être observée depuis la cour centrale puisqu’elle s’insère dans le flanc de la colline E du site. Il s’agit d’un des secteurs le plus intéressant du palais par deux stockages qui sont préservés dessous. Les bâtiment au niveau de la cour centrale sont reconstruits en béton.
Les stockages sont reliés par un système d’escaliers dont un subsiste « le Grand Escalier »
L’escalier a été trouvé dans cette position originelle. Il y avait un total de 4 volées d’escalier, 2 par stockage. Les 2 volées inférieures sont préservées. Les marches sont larges et profondes, d’une faible déclivité qui les rendaient confortables à parcourir. L’escalier est éclairé par un large puit de lumière. Il était entouré de colonnades en bois. Une série de couloirs, de salles spacieuses, de petites pièces étaient reliée au Grand Escalier. Evans qui croyait que le palais était la résidence royale du roi de Cnossos, imaginait que les appartements de la famille royale se situaient dans cette partie du site.
L’entrée Nord
Un couloir à ciel ouvert relie la cour centrale à l’entrée Nord. Il était pavé et sévèrement incliné vers le Nord. Le couloir est étroit. Il était flanqué à sa droite et à sa gauche par 2 colonnades connue sous le nom de « Bastion ».
Evans a reconstruit le bastion Ouest. Il y a placé une fresque restauré d’un taureau. La peinture ont été peut-être la partie d’une scène de chasse.
Original du musée d’Héraklion
Le couloir débouche sur un large hall avec 10 soubassements carrés de colonnes. Celles-ci soutenaient probablement une grande salle à l’étage.
Du fait de sa position vers la mer, Evans a suggéré que c’est ici que se négociaient et qu’étaient vérifiés les produits de la mer pour les besoins du palais. Il a été de ce fait nommé la « maison des douanes ».
Le bassin rituel Nord
Le bâtiment ressemblent à une citerne. Son plancher est plus bas que les niveaux qui l’environnent. Il est desservi par des escaliers.
Le bassin rituel était entouré de colonnes. Il était souligné par une ligne de gypse en soubassement qui lui donnait une luxueuse apparence. Il a été complètement reconstruit par Evans.
Des bassins de ce type ont été retrouvés en d’autres partie du palais et dans d’autres palais. On sait que ces bassins ont été utilisés au cours de la période néopalatiale -1700 -1450. Evans pensait qu’ils étaient utilisés au cours de cérémonies de purification. Evans pensait aussi que le palais était un endroit sacré. C’est pourquoi, selon son opinion, ces bassins étaient utilisés pour purifier les visiteurs entrant dans le palais via l’entrée Nord.
Le sanctuaire des double-haches
Ce fut un sanctuaire à la fin de la période postpalatiale -1375 -1200. Il est connu comme le sanctuaire des doubles haches.
Original du musée d’Héraklion
Sur un épaulement au fond, différents objets de culte ont été trouvés parmi lesquelles une double hache en pierre et des idoles votives en argile. Des sanctuaires similaires ont aussi été trouvés dans les maisons de cette époque.
Le mégaron (salon) de la reine
Près du sanctuaire des Doubles Haches, se trouve une plus petite salle richement décorée. Evans pensait qu’elle était les appartements de la reine. Des fragments de fresques de dauphins et de femmes dansantes y ont été trouvés.
Au fond du salon se trouve un muret à mi-hauteur avec 1 colonne créant un petit espace. Il est suggéré que ce fut la salle de bains de la reine d’autant que des caillebotis d’argile y ont été trouvés.
je n’ai rien vu de tout cela vu que le salon était inaccessible et que l’on ne pouvait même pas l’approcher (ça me rappelle l’Egypte).
L’atelier et la salle de classe
Selon Evans c’est dans la salle de classe qu’étaient enseigné aux scribes l’écriture sur tablette.
Derrière la salle de classe, l’atelier où les blocs non encore taillés étaient en attente. Des outils de taille y ont été trouvés.
Le magasin aux grand pithoi (jarres) et le bastion Est
Les grands pithoi ont été trouvés sur place.
Sur la droite du magasin un escalier qui fut construit par Evans et qui dessert l’entrée Est du palais.
Cette entrée est une robuste construction qui donne l’impression d’un bastion.
La salle du damier
La royale salle de jeu a été identifiée là. Les fouilles y ont trouvé un jeu de dame en ivoire, pierre et cristal, du bleu égyptiens, de l’argent et de l’or.
Le théâtre et la route royale
On l’appelle « théâtre » du fait de sa forme.
Evans pensait qu’il s’agissait là d’un lieu de cérémonies, aux quelles assistaient les spectateurs debouts.
En son milieu s’amorce la rue royale en direction d’Héraklion. Elle passe sous la route moderne et connectait le palais avec la ville minoenne qui s’étendait à l’Est et au Nord.
Je quitte les lieux ; un paon me salue.
Sur le chemin de mon retour à l’hôtel, je croise un bar à musiciens crétois.
« tout va bien », c’est le maître mot et c’est bien là l’essentiel malgré les petites sautes d’humeur (rires de Sbb).
La visite se termine avec un air de presque Sirtaki, merci pour l’ambiance, à la prochaine étape.