Les photos du trajet
Lyctos
Lyctos histoire
Source : Viagallica
Lyctos était une cité dorienne qui fut une des cités grecques les plus puissantes de Crète depuis l’époque archaïque jusqu’à l’époque hellénistique. Lyctos était construite à un endroit stratégique, sur la crête d’un promontoire adossé aux contreforts nord-ouest du massif du Dicté. Culminant à environ 650 m d’altitude, ce promontoire dominait à l’ouest la riche plaine minoenne. Il était bordé à l’est par la vallée de la rivière nommée, de nos jours, Aposélémis. Lyctos était à environ 11 km de la côte nord de l’île où se trouvait son port, près de la localité actuelle de Liménas Chersonissou (Λιμένας Χερσονήσου). Lyctos contrôlait également l’accès au plateau du Lassithi et au sanctuaire du Dicté.
Aux vers 477 à 484 de son œuvre « Théogonie » (Θεογονία), c’est-à-dire « Naissance des Dieux », le poète grec, du VIIIe siècle avant JC, Hésiode (Ήσίοδος) situe à Lyctos l’endroit où Rhéa (Ρέα), fuyant son frère et époux, le Titan Cronos (Κρόνος), donna naissance à son troisième fils, Zeus, et se cacha dans une grotte des montagnes du Dicté.
La cité de Lyctos (Λύκτος / Lúktos) aurait été fondée vers le Xe siècle avant JC par des colons doriens originaires de Sparte ; les lois de Lyctos auraient été établies par le législateur spartiate Lycurgue ; ce législateur, plus ou moins mythique, aurait vécu au IXe siècle avant JC et aurait séjourné en Crète. Des parties de codes juridiques, datés des VIe et Ve siècle avant JC, ont été mises au jour sur des blocs de pierre lors des fouilles archéologiques de Lyctos.
Dans le catalogue des navires de l’« Iliade », Homère mentionne Lyctos comme étant la cité dirigeant le contingent crétois participant à la guerre de Troie ; ce qui conforte l’hypothèse que Sparte était bien la métropole de Lyctos, la guerre de Troie ayant été déclarée par Ménélas, le roi de Sparte, dont l’épouse Hélène avait été enlevée par le Troyen Pâris.
Comme sa métropole Sparte, Lyctos était une cité plutôt belliqueuse. Elle devint très puissante à l’époque classique. Son territoire s’étendit, à certaines époques, depuis la côte nord jusqu’à la côte sud de la Crète. La base de sa puissance maritime était le port de Chersonissos, situé sur la côte nord. Vers 411 avant JC, Lyctos signa un traité avec la cité de Lindos sur l’île de Rhodes ; elle était aussi alliée avec les cités de Malia et de Praissos. Lyctos était en conflit permanent avec Cnossos, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest, ainsi qu’avec Gortyne et Iérapytna, alliées de Cnossos.
Le nom de la cité devint Lyttos (Λύττος) ; sur les pièces de monnaie que frappait la cité apparaît l’inscription « ΛΥΤΤΙΩΝ » (« des Lyttiens ») ; beaucoup de ces pièces de monnaie portaient, à l’avers, un aigle volant
et, au revers, une hure de sanglier dans un cadre carré.
À la fin de l’époque classique, vers 344 avant JC, Lyttos fut assiégée par Phalécus (Φάλαικος), ancien roi de Phocide (Φωκίς) devenu mercenaire au service de Knossos ; le roi de Sparte Archidamos III (Αρχίδαμος Γ΄), qui se portait au secours de Tarente, dans les Pouilles en Italie, avec ses forces armées, débarqua sans plus attendre en Crète, battit les assiégeants et rendit la cité de Lyttos à ses habitants.
À l’époque hellénistique, la coalition des cités de Cnossos, de Gortyne et d’Iérapytna dominait la Crète ; seule Lyttos résistait à cette hégémonie, avec quelques alliées situées plutôt dans l’ouest de la Crète : Polyrrinia (Πολυρρηνία), Kéraia (Κεραία).
Entre 221 et 219 avant JC se déroula la guerre dite « Guerre lyttienne », qui opposa Lyttos à la coalition cnossienne. En 220 avant JC, les troupes de Lyttos attaquèrent la cité d’Iérapytna, laissant sans défense leur cité. Cnossos saisit l’occasion pour prendre la cité de Lyttos, la détruire entièrement et emmener les femmes et les enfants en captivité. L’homme d’état et historien grec du IIe siècle avant JC, Polybe (Πολύβιος), rapporte que lorsque les troupes lyttiennes revinrent à Lyttos et virent leurs maisons détruites, ils fondirent en larmes et abandonnèrent leur cité pour se porter au secours de leur alliée Lappa. Lyttos fut cependant reconstruite, mais connut une influence moins importante à l’époque romaine, dans la dépendance de Gortyne, capitale romaine de la Crète. La plupart des édifices antiques de Lyttos furent construits à cette époque ; Lyttos était alors nommée Lyctus en latin. Lyctos survécut pendant l’époque byzantine, époque à laquelle la ville était le siège d’un évêché. Lyctos ne fut définitivement abandonnée qu’au début de la domination vénitienne.
Entre 1582 et 1596, le médecin et botaniste italien Onorio Belli fit plusieurs voyages en Crète et s’intéressa en particulier aux théâtres antiques de l’île. À cette époque les ruines de Lyctos étaient encore visibles et Belli fit un dessin du théâtre de Lyctos ; il décrivit également les murs et les fortifications de la ville antique, ainsi que l’aqueduc qui amenait l’eau du Lassithi jusqu’à la cité.
En 1894, les archéologues italiens Lucio Mariani et Antonio Taramelli enregistrèrent les vestiges antiques encore visibles ; les ruines du théâtre antique n’étaient plus visibles, mais les deux archéologues estimèrent que son emplacement devait se trouver à environ 20 m à l’est de l’église Timios Stavros.
Sur le site de Lyctos j’ai vu :
– les fouilles d’une basilique byzantine,
– les fouilles de la ville romaine : l’agora et le bouleterion
– la chapelle Timios Stravios,
– la chapelle Agio Georgios
– le magasins romains
– une maison de -221 avjc
– des vestiges dont l’usage reste inconnus de -180 avjc
Basilique byzantine – fouilles
L’agora et le bouleterion – fouilles
Le jeune archéologue de l’Université de Chicago m’explique qu’un buste d’un empereur, qu’il suppose être Trajan, a été découvert dans cet agora. On distingue les piédestaux où se trouvaient les statues des empereurs romains.
Chapelle Timios Stravos
Deux petites chapelles, situées sur le promontoire de Lyctos, servent de points de repère à l’approche du site.
Source : Viagallica
À environ 180 m au nord-est de l’église Saint-Georges se trouve l’église Sainte-Croix (Τίμιος Σταυρός). L’église Timios Stavros date de 1843 ; elle a été édifiée sur l’emplacement d’une ancienne basilique du Ve siècle, elle-même vraisemblablement construite à l’emplacement de l’agora de la cité antique de Lyctos ; des fragments des sols de mosaïque de l’ancienne basilique ont été découverts autour de l’église moderne. L’église Sainte-Croix est une église à nef unique qui mesure environ 12 m de longueur et 5 m de largeur ; son entrée se trouve sur le côté sud, avec une abside à l’est. L’église Sainte-Croix a été construite au moyen de matériaux antiques ; à droite de l’entrée se trouve une dalle de pierre portant une inscription du IIe ou du IIIesiècle.
Chapelle Agio Georgios
Source Viagallica
Deux petites chapelles, situées sur le promontoire de Lyctos, servent de points de repère à l’approche du site.
La première chapelle que l’on rencontre est une petite église byzantine dédiée à saint Georges (Άγιος Γεώργιος) ; elle se trouve à l’emplacement supposé de l’antique acropole de la cité de Lyctos. Cette petite église à trois nefs peut être datée de l’année 1321, grâce à une inscription indiquant cette date de construction ; l’église a été construite au moyen de matériaux antiques remployés ; par exemple, dans le coin nord-est se trouve une pierre avec une inscription du IIe siècle. L’église Saint-Georges mesure 7 m de longueur et 6 m de largeur, avec son entrée située à l’ouest et une abside à l’est ; les murs sont renforcés par des contreforts.
Magasins romains
La visite avec l’archéologue se poursuit. Il indique ici des magasins romains
Maison de – 221 avjc
L’archéologue montre ensuite une maison qui fut complètement détruite en -221 avjc. Ce fut une maison à 1 étage. Au rdc la pièce avec le four. L’étage était construit en bois.
Entre 221 et 219 avant JC se déroula la guerre dite « Guerre lyttienne », qui opposa Lyttos à la coalition cnossienne. En 220 avant JC, les troupes de Lyttos attaquèrent la cité d’Iérapytna, laissant sans défense leur cité. Cnossos saisit l’occasion pour prendre la cité de Lyttos, la détruire entièrement et emmener les femmes et les enfants en captivité.
Vestiges dont l’usage reste inconnus de -180 avjc
L’archéologue précise que la fonctionnalité de ce bâtiment est inconnu. Ce fut de très grandes alcôves qui s’ouvraient sur une esplanade face à la mer Égée et la côte Nord de la Crète
L’archéologue poursuit : le muret que ferme l’alcôve n’a été construit que plus tard, lorsque l’édifice a changé de destination pour devenir peut-être des magasins. C’est alors que les murets auraient été construits.
À l’origine les alcôves se présentaient ainsi, sans muret.
La halte de midi
Il est midi quand ayant fini la visite de Lyctos. Je rejoint le scoot. Je reprend la route pour l’aqueduc de Lyctos. En chemin dans un village de montagne typique de Crète, je m’arrête dans un petit restaurant pour … une salade grecque et une eau gazeuse.
Lyctos aqueduc
Source : Viagallica
À Tichos, on peut voir des vestiges d’un aqueduc, soutenu par un mur de pierres. Cet aqueduc est nommé localement « mur romain », ce qui a donné son nom au village de Tichos.
Cet aqueduc amenait l’eau du plateau de Nissimos (Οροπέδιο Νησίμου), situé à 1 148 m d’altitude, jusqu’à la cité de Lyctos. L’aqueduc était alimenté par une source située à environ 10 km à l’est de Lyctos, au lieu-dit Kournias, situé à plus de 600 m d’altitude, à quelques kilomètres au sud du village de Krassi (Κρασί). L’aqueduc contournait le massif du Dicté, au pied du mont Louloudaki (Λουλουδάκι), dans une profonde vallée, jusqu’à Kastamonitsa. À Kastamonitsa, l’aqueduc faisait un virage serré en direction du nord, puis longeait plus ou moins la crête jusqu’à Lyctos.
L’aqueduc de Lyttos avait une longueur totale de 22 km, une hauteur atteignant parfois 14 m et une largeur atteignant 2 m au niveau du sol. Le canal conduisant l’eau avait une largeur d’environ 40 cm de largeur.
L’aqueduc a été encore un peu plus ruiné par le séisme du 27 septembre 2021.
Voilà ce fut la dernière visite archéologique de mon séjour en Crète. Cet article est aussi le dernier article sur les sites archéologiques.
Nota pour répondre à une question : les petits personnages, idoles votives et monuments en réduction sont des incrustations photos perso.
À bientôt,
Michel
Merci encore de m’avoir fait voyager, c’est absolument magnifique.
Bon retour.
Bises
Annie
Bonjour
Tout d’ abord un grand merci pour nous avoir fait partager ces 3 mois de visites en Crète.
La bande enregistrée du début d’ article est celle du 15/7 .L’ introduction habituelle manque un peu ce qui signifie que l’on devient bien exigeants car la lecture des textes et les photos suffisent !!
Petite redondance de « copier coller » également mais pas inintéressante vue la densité des infos.
Une fois de plus la magie de rencontres imprévues :celle avec les archéologues dont je m’ étonne toujours de leur capacité à reconstruire ce passé très lointain à partir de si peu d’éléments visibles .
Celle des constructeurs romains qui épatent une nvelle fois : 22 kms d’ aqueduc sans géomètre et plus de 500m de dénivelé …bravo!
Enfin,Olix qui par la magie des images et un voyage de dernière minute , a pu te retrouver sous les pins !
Tu nous as bien fait saliver avec tes salades greques mais j’ai le souvenir de poissons et de crustacés délicieux….
Peut- être auras tu le temps d ‘une dernière baignade avant de revenir dans nos montagnes.
Bon retour et encore merci
Gen
PS caresses à Olix